Installation

Depuis notre arrivée, nous essayons de manger local quand c’est possible et abordable, d’acheter des articles de seconde main.

Une commode à rénover, de la vaisselle, une paire de bottes en caoutchouc, des bureaux, une imprimante, une veste en jeans….
Ceci n’est pas un inventaire à la Prévert mais des objets que nous avons achetés d’occasion.

EstrieAide est une ressourcerie très bon marché établie dans un hangar vieillissant qui possède un grand choix d’articles triés uniquement par catégorie.
Renaissance est une friperie très bien organisée. Oublie la magasin sombre avec des tas d’habits où tu ne trouves jamais ta taille. Ici, les vêtements sont rangés par catégorie, par taille et par couleurs. Un supermarché de la fripe !
Certains ou certaines d’entre vous se disent sûrement : « c’est une bonne démarche mais ce n’est pas pour moi… Je trouve jamais rien ». C’était mon avis quand je suis entrée et finalement j’ai acheté une paire de baskets et un legging qui me permettent de recommencer le sport car le déménagement n’est pas encore arrivé … et mes affaires de sport sont dedans.
Viennent en renfort Kijiji (« le bon coin » en France ou « Dakarium » au Sénégal) et BlackMarket.

Concernant l’alimentation, la région regorge de fermes produisant pommes, fraises, charcuterie, légumes, glaces… de très bonne qualité « cultivés » par des agriculteurs amoureux de leur métier.
Mais de toute façon, on ne peut pas y aller car on n’a pas encore de char !
En fouillant sur internet, on a trouvé le marché de solidarité régionale qui nous permet de commander ces victuailles sans quitter Sherbrooke.

A la découverte de Sherbrooke

Presque chaque soir vers 17h, nous profitons du beau temps pour découvrir, à pied, Sherbrooke. Nous aimons nous diriger vers le lac des Nations ou le long de la rivière Magog.


En 5/10 min, nous nous retrouvons au milieu de la nature sur une piste réservée aux piétons et véhicules sans moteur (excepté les vélos électriques et les petits engins motorisés réservés aux personnes ayant des problèmes de mobilité).

Quand nous sommes motivés, on fait le tour du lac (3,2 km) qui est semé d’embûches :

  • Le Siboire, microbrasserie, est sur le chemin. Parfois nous choisissons le sens dans lequel nous allons faire le tour pour éviter, ou au contraire, d’aller boire une bière.
  • Une crèmerie (ou plutôt un glacier en français) est à l’opposé du Siboire. Pour le moment, nous n’avons cédé qu’une fois à la tentation (tips : une boule commandée correspond à 2 en réalité).
  • Un bar se situe à côté de la crémerie…. Nous n’avons pas encore testé.

Une boite à livres est aussi sur notre parcours …mais cet objet n’est pas considéré comme un obstacle !

Autre possibilité : partir le long de la rivière Magog.
Là aussi, on se croirait à la campagne. Que cela soit la rive droite ou la rive gauche, des bancs, des tables permettent à Lucas de dessiner et moi d’écrire (parfois) dans le carnet.
Sur l’une des rives, une plage surveillée permet à tous de se baigner et l’eau a l’air de meilleure qualité qu’à Dakar.

Le jeudi (jour où les magasins ferment plus tard), nous allons au centre ville. Une trentaine de minutes à pied, mais beaucoup de montées et de descentes. Pour le moment, nous connaissons « Le Griffon », magasin de jeux et le Siboire (eh oui, la microbrasserie a au moins 2 succursales en ville). J’oubliais « Estrie Aide » ressourcerie où nous avons acheté pas mal d’objets pour nous meubler et même nous habiller.

Nous vous tiendrons informés de la suite de nos découvertes.

La quatorzaine

21 jours que nous sommes arrivés au Canada et 7 jours que nous sommes sortis de notre quatorzaine. Celle-ci est passée assez rapidement malgré mes craintes.

Les 3 premiers jours, nous avons été confinés dans un hôtel proche de l’aéroport de Montréal afin d’attendre le résultat de notre test PCR fait à l’arrivée.
Nos journées étaient rythmées par le choix des menus du lendemain, les quelques sorties, les repas. Ceux-ci étaient livrés à notre porte de chambre le matin, le midi et le soir. Aucun contact avec un quelconque être humain.
Au début, nous pensions être seuls dans le couloir mais en penchant la tête par la porte lors des livraisons, nous avons aperçu que d’autres paquets étaient posés. Nous n’étions pas les seuls à subir cette quatorzaine !
Pour sortir, nous devions appeler l’accueil pour savoir si nous avions l’autorisation de sortir le bout de notre nez. Celle-ci obtenue, nous avions 15 min, top chrono. Notre découverte du quartier s’est résumée à quelques rues.
A noter que Lucas a commencé à bosser alors que nous étions encore à l’hôtel.

Quand nos tests sont revenus négatifs, nous avons pu prendre l’aéronavette direction Sherbrooke. Un petit bol d’air avant la suite de notre confinement. Nous en avons profité pour récupérer à l’aéroport 2 auto-tests PCR qui allaient nous être utile le 8ème jour (on vous racontera).

Le voyage s’est passé sans encombre : autoroute large, sans circulation, sans accident et entourée de forêts. Comme prévu, Stéphane, notre proprio, est là pour nous accueillir et nous remettre les clés. 
Notre nouveau « chez-nous » est vide hormis un matelas er des draps qu’Ama, stagiaire RH, avait fait livrer la veille. Elle a pris peur en voyant que l’appartement était uniquement équipé d’un frigo, une cuisinière, une machine à laver et un sèche-linge.
Vide pendant 15 min, le temps de discuter avec Stéphane qui nous propose une causeuse quasi-neuve entreposée au garage. Ni une, ni deux, nous voici avec un canapé. Merci Maxime, notre voisin déménageur, qui a aidé Lucas à le monter.

Uber Eats, renommé Huber Reeves, a été notre meilleur ami pendant quelques jours suivi de Walmart, seul magasin faisant des livraisons à la porte et qui acceptait le Paypal de Lucas. En effet, nos cartes européennes étaient refusées.

Durant les 11 jours suivants, alors que Lucas travaillait, j’ai découvert Sherbrooke virtuellement. 1er problème : le tri des ordures… 3 bacs en bas de chez nous : compost, recyclage et ordures. En allant sur le site de la ville, tout est expliqué et très précis…. Par exemple, il y a au moins 6 sortes de plastiques. Je suis maintenant incollable !
Kijiji (le bon coin canadien) nous a permis de nous meubler partiellement. Quand j’annonçais que nous étions en quatorzaine, les vendeurs se proposaient immédiatement pour venir nous livrer. On a donc récupéré une table de cuisine, un bureau, un petit meuble, 2 chaises récupérées sur le trottoir d’en face.
Un autre rituel nous a occupé pendant 14 jours : remplir « ArriveCAN ». C’est une appli du gouvernement canadien que toute personne arrivant au Canada doit renseigner avant le départ (il faut préciser son plan de quarantaine : détails du vol, hôtel puis adresse de l’hébergement pour la suite de l’isolement). Ensuite, il faut chaque jour remplir un formulaire qui a trait à notre santé.

Le 8ème jour, il a fallu refaire un test PCR mais c’était un auto-test. Nous nous sommes connectés à une plate-forme où une infirmière nous a supervisés. Lucas étant à son 14ème test et moi à mon 11ème, nous avons réussi à introduire le coton-tige dans chacune de nos narines et à le mettre dans le tube à essai. Ensuite, il a fallu déposer l’enveloppe contenant nos 2 tests devant la porte de l’appartement afin qu’un livreur vienne les chercher… toujours sans contact.

Le 10ème jour,  les résultats sont tombés : négatifs !
le 11ème jour, nous sommes sortis pour acheter du thé et découvrir un peu le quartier.
Finalement, samedi 31 juillet, notre quatorzaine a pris fin 😊