So far, not so bad

Il est temps de faire un tour du carnet.

Il est temps de faire un tour du carnet. Si vous me suivez Facebook vous avez déjà presque tout vu. Dans tous les cas toutes les remarques sont les bienvenues en commentaires.

Les taxis
Et pourtant ils roulent
Du temps à Simal
Le pêcheur
Frédérick
Phare de l’hôtel
Lac rose, on a pas encore écrit l’article désolé
Masks
Dakar skyline
Ce serait mieux si on était arrivés avant la nuit

Lit Lee Ly Livraison

Alors on avait besoin d’un lit pour accueillir nos copines du Pays de Gex. Alors on a commandé sur Jumia. Jumia c’est l’équivalent d’amazone mais pour l’Afrique. Donc on paye à la livraison. Alors on a aussi commandé une moustiquaire, un canapé et un rangement pour les chaussures.

Et rien que la livraison c’est une aventure. La notion de « demain » est assez floue et donc quand tu reçois le mail qui te dit que le colis arrive, et que tu appelles pour dire au livreur que « demain » mercredi on ne sera pas là, et qu’il faudra livrer après demain, le fait de ne pas tomber sur le livreur au téléphone mais une personne qui semble à peine au courant n’a absolument rien de rassurant. Le message semble tout de même être passé.

C’est donc le jeudi que j’ai un coup de fil du livreur qui me demande où on habite car il est en route. Les indications plus ou moins habituelles et voila l’équipe de livraison dans leur brillant camion bleu et orange. Lorsque nous avions commandé chez Discover l’équipe avait pris le temps de monter les meubles et je m’attendais à un service équivalent. Né-ni. « Et juste monter les 3 cartons ? » genre y’a que 2 étages ça va pas vous luxer le genou … « de toute façon les sous sont en haut » … ha ! l’appel de l’argent. On y reviendra.

« Non mais on est pressés après on a encore pleins de livraisons à faire » me dit le livreur chef en brandissant une liste de cinq objets dont trois cochés (les notre j’imagine).
Si t’avais pris mon emplacement GPS avant de partir t’aurais pas perdu une demi heure dans la rue à tourner, pense-je. Mais comme ils semblent sur des charbons ardents, je ne prends pas le temps d’ouvrir les cartons. Le compte d’objet correspond (sauf le canapé qui a été annulé à cause d’une volonté sub-divine indéterminée). Et je n’ai pas trop le choix que d’avoir confiance. On y reviendra.

La quantité excessive de scotch jumia sur le carton et le redécoupage du carton qui emballe les pièces du lit aurait du me mettre la puce à l’oreille. Au moment du déballage, on s’y met à deux et on prévoit une bonne soirée parce que bon c’est un lit quand même. Comme pour un meuble ikea il y a une notice avec la liste des différentes pièces nécessaires au montage. Inutile de dépeindre la scène, on l’a tous fait :
« 2 grilles en métal » … « -check! »
« 4 tubes en métal avec un bitogno » … « -check »
« 2 barres en bois avec des trous dans l’autre sens »… « -check! »
« 8 vis et 4 vis plus grosses que les autres vis » … « … »
 » des vis ?  » … « … »
« … » … « t’as regardé dans l’intérieur du carton si elles sont pas scotchées ? »
« non pas de vis cachée… »

Alors tant pis pour le montage du lit ce soir… Et on appelle le service après vente Jumia dès le lendemain. Et … oui Céline est madame Lucas. J’ai abandonné l’idée de faire prononcer correctement mon nom de famille ici dans le même élan que j’ai laissé tomber l’idée de faire comprendre le pacs. Ah mais madame Lucas il fallait vérifier à la livraison, maintenant on peut rien faire. – on ne reviendra donc pas sur la confiance finalement – Après avoir insisté, doublé les coups de fils, et un raccrochage plus ou moins tempestif de leur côté, nous obtenons le numéro de leur fournisseur du lit. Qu’il faut appeler pour nous fournir les vis manquantes. C’est lui qui s’en occupe. Son nom c’est monsieur Ly … Ça s’invente pas.

Alors on a appelé monsieur Lee. Qui est en mode chouine parce que ils font apparemment le coup régulièrement et lui il a livré un lit complet avec les vis et il fallait vérifier avant vu que lui, de toute façon il a livré avec les vis et c’est à Jumia de se débrouiller parce que lui il a tout livré y compris les vis. Ok, mais moi j’ai juste besoin des vis. Bon comme il est sympa il peut me filer les vis mais il faut venir les chercher. Quartier Castor. Alors pour ceux qui n’ont pas encore mis maps.google.sn dans leurs favoris on parle de traverser environ la moitié de la ville. Alternativement il me donne le numéro d’un gars qui pourrait nous emmener les vis… pour la modique somme de 5000 CFCA. ha ! l’appel de l’argent on y revient.

Ce n’est pas tant la somme, que l’idée d’avoir ‘encore’ un livreur à téléguider jusqu’à chez nous qui me pousse à lancer l’opération « visser Willy ». Le plan s’articule autour de deux parties. D’abord je remonte la rue des mamelles et je fais les quincaillers en utilisant la notice pour trouver le jeu de vis manquantes. Si cette première partie échoue je rappelle monsieur Lit et j’irais à Cité Castor histoire d’optimiser les chances d’avoir les vis.

Premier quincailler, plutôt sympa. Il pose même ses écouteurs pour fouiller dans ses boites de vis, mais sans succès.

Deuxième quincailler, ne daigne pas raccrocher son téléphone pour les clients, et le lit derrière son comptoir est plus important en volume donc j’imagine en intérêt que son stock ou que ses clients. si jamais tu voulais pas bosser fallait peut être pas ouvrir une quincaillerie…

Troisième quincailler, peu avenant et ne parlant que wolof, il semble avoir son traducteur dédié. Je n’ai même pas le temps de lui montrer quel objet il manque sur ma feuille qu’il me dit déjà que non il n’en a pas. J’insiste un peu mais non.

Alors j’ai enchainé sur le plan B. Un rapide coup de fil à monsieur Li pour avoir l’emplacement exact et me voici dans un taxi. On a déjà parlé des taxis, celui-ci ne déroge pas. Il fait même ce que l’on pourrait définir comme des triangles amoureux routiers. Il force un peu et se retrouve bloqué par une voiture grise, mais elle ne peut pas avancer car elle est bloqué par une voiture bleue qui est elle même bloquée par le taxi… bien joué.

C’est après un passage au feu complètement non conventionnel et proprement klaxonné que l’on arrive dans la zone concernée. Inutile de dire que la rue D13 n’est pas présente sur mon plan donc je dis au taxi de me poser et je finirais bien par trouver le bon endroit en faisant à pied des cercles de plus en plus grand dans le quartier. Mais c’est sans compter sur ma chance insolente. En effet à peine posé le pied hors du taxi et les yeux levés que je vois pile poil en face l’enseigne « biolife style » qui correspond au magasin dont monsieur Lis m’a parlé. Enfin un truc qui marche du premier coup.

Alors je suis rentré dans le magasin. Et quand je disais que Jumia c’est l’équivalent de amazon pour l’Afrique, toute l’étendue de l’expression se dévoile. On a tous vu les images des robots amazon qui font les paquets tout automatique et tout dans des rangées bien rangées. Ici aussi les piles d’objets emballées ne laissent que peu de place à l’opérateur. Des piles d’armoires en tissus dans leurs cartons, des thermos, divers ustensiles de cuisine accrochés de part et d’autres, quelques chaises presque emballées. Le tout bardé de scotch Jumia, de papier bulle et de cartons.

Dans cet « entrepot » deux personnes.
Un garçon qui s’affaire et semble plutôt surchargé. Il reçoit un nouveau carton transporté à l’arrière d’une mobilette, et en même temps me demande ce que je veux et en même temps appel, et en même temps semble faire un inventaire.
Et une fille qui fait rien du tout. Ah si, elle regarde son portable et scroll sur youtube. A la recherche de la Vérité j’imagine.

Le garçon me dit de m’assoir sur la chaise partiellement emballée, et me dit de patienter. Ce que je fais sans trop de scrupule pour la personne qui recevra la chaise vu qu’elle semble déja avoir été utilisée de toute façon. Pour patienter j’imagine à quel point il serait facile de subtiliser des objets ici tant tout est serré et accessible. C’est au moment ou je mettais en balance ma fade carrière d’informaticien contre l’opportunité alléchante de vendre des objets dans la rue en passant entre les voitures, que le garçon me dit que voici les vis. Et en effet un sachet rouge plein de vis est apparu sur la chaise juste à coté de moi. Dans le capharnaüm ambiant j’ai du mal à savoir exactement à quel moment il est apparu, mais il est bien là. Et à l’intérieur il y a des vis. Beaucoup, et la clef allène correspondante.

Alors comme je suis trop gentil, j’ai encore fait confiance – on y revient encore – . Mais bon en même temps l’alternative c’était de m’assoir par terre et vérifier les vis une par une en mode « bac à Lego ». Je vais pour partir mais le garçon me dit que non, il faut les payer. Et je lui dis que non, j’ai déjà vu avec monsieur Lhi. Il l’appelle donc de nouveau et j’en profite pour voir l’orthographe correct sur l’écran de son téléphone et c’est Monsieur « Ly » en fait.

Alors est-ce que j’ai besoin de dire que les vis ne correspondaient que partiellement ? oui ?… bon ben voila, il manquait tout de même 4 grosses vis indispensables car elles tiennent les deux moitiés du lit solidaires, et on a une quinzaine de petites vis noires surnuméraires inutiles.
Donc on a fouillé notre boite à rabiot et on a fini par trouver de quoi fixer les deux moitiés. Mais seulement 2 grosses vis avec les boulons corrects. Je refais donc la tournée des quincaillers, mais avec cette fois le modèle exact de vis dans la main. Encore deux fois c’est un échec. J’insiste encore chez le troisième qui s’est empressé de me dire qu’il en avait pas alors qu’il n’avait même pas regardé la vis en question. (à croire qu’ils ont leur stock complet en bas de donnée dans leur tête à la vis prêt). Mais tout de même il finit par aller chercher et par trouver une vis similaire et même les boulons qui vont avec … ouéh ! pour 500 CFCA ooh ! l’appel de l’argent… c’est vrai que c’était un effort surhumain. Pas de négociation possible c’est le prix pissétou.

Mais on a quand même pu finir de fixer le lit. Même si les vis achetées sont un tout petit peu plus courtes que ce qu’il faudrait, ça tient et on a testé. Note pour Liselotte et Sylvie, si jamais vous tombez en pleine nuit, on ira directement voir monsieur Ly pour le gronder.



Dialecte

Certains dialectes très rares sont facilement reconnaissables.

Lors de notre vol retour, le phrasé des retraités devant nous m’a semblé familier. N’ayant que très peu dormi, j’ai pu écouter attentivement leurs conversations.

Après l’atterrissage, nous reconnaissons un terme de façon explicite.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Tu m’as volé mon nin-nin ! »

Des francs-comtois ! Mon cœur est si heureux d’entendre ce mot à plus de 5000 km de la Franche-Comté.

Tous ceux qui pensaient que j’étais la seule à utiliser cet idiome ont tort au même titre que le croissant au chocolat (j’attends le prochain trajet pour vous le prouver) ! Spéciale dédicace aux Toulousains. Je prends ma revanche après des année de moquerie 😄

Un site « nin – nin.fr » et une recherche sur Wikipedia peuvent aider les non-connaisseurs à se familiariser avec ce terme  plein d’avenir !

 

 

 

Du nouveau

Alors que l’on n’a même pas encore fini de débattre pour savoir si l’on écrira un article spécial, nous voici déjà de retour et en expédition sur le Farmer Market à deux pas de chez nous.

Au pied du controversé monument de la Renaissance Africaine, ce petit marché propose des stands assez variés. Nous y avions déjà trouvé quelques cadeaux pour noël lors de son édition de décembre. Il se tient tous les mois avec des stands plus classiques. On y retrouve tout de même des crèmes en tous genres, savons, jus de fruits, paniers en osier, châles, puzzles etc…

Après une fouille d’apparat effectuée par des gardiens peu zélés, nous nous acquittons des cinq-cents-francs d’entrée par personne. Nous passons devant les stands de nourriture, trop tôt pour être intéressés par les burger à deux-mille-cinq-cents ou les crêpes bretonnes (décidément on est plus chez nous, ils sont partout ces bretons, non mais franchement, ils mettent même leur drapeau là ha vraiment hein … ).

Premier achat: un stand de fruit de Casamance. Après la dégustation des bananes et les réponses aléatoires à un questionnaire, nous décidons d’acheter en sus quelques « ditakh ». Prononcer comme guitare mais avec un d.  Le fruit ressemble à un caillou marron, il s’écale comme un œuf avec plus ou moins de succès pour chacun. L’intérieur est principalement constitué d’un noyau entouré de filaments blancs. Une chair verte à la texture farineuse enrobe le tout. C’est cette chair qui est comestible. Céline a encore des doutes mais aucun signe de problèmes intestinaux pour le moment. Le dépiautage est vert. C’est à dire que si l’écalage se passe mal, on a rapidement les ongles verts, puis les doigts verts, et ensuite les dents vertes, sans compter sur les vêtements verts si l’on ne fait pas attention en s’essuyant. Heureusement la coloration n’est pas tenace. Pour déguster ce fruit il faut croquer dans la pulpe ce qui n’est pas chose aisée (note pour les martiniquais, manger une quénette est plus facile). Le goût est acide, un peu sucré et complètement inconnu de nos palais. Il est conseillé d’en faire du jus, mais nous en avons acheté peu.

Deuxième achat: tisane d’artemisia. D’après le paquet elle a comme propriété et bienfaits de lutter contre le paludisme, fièvre, constipation, reflux gastrique, vermifuge, hépatique, bilharziose, diabète de type 2, règles douloureuses, stimule le flux sanguin, antioxydant et fortifiant. (étonnamment il n’est pas précisé: « retour de l’être aimé » ni « chance au jeu »). Nous avions déjà entendu parlé de cette plante pour la lutte contre le palu. La question n’est pas tranchée mais ouverte à tous ceux qui voudraient nous donner des informations en commentaires. Nous avons goûté la tisane avant de l’acheter. L’amertume n’était pas cachée par la quantité excessive de sucre qui y avait été ajoutée. Malgré tout nous décidons d’investir dans un sachet de 21 dosettes. De retour chez nous, nous faisons notre propre infusion moins longue et sans sucre. L’amertume est présente mais bien moins forte.

Troisième achat: des carottes, des courgettes et des tomates. Demandez aux aventuriers européens si vous ne connaissez pas.

 

L’île de la madeleine

Les profs sont sympas. Pas autant que les camionneurs donc il y a une amicale qui organise des sorties. Et ce week-end c’est l’ile de la Madeleine. Avec pique nique sur la plage et visite de l’ile.

La pirogue n’ayant qu’une capacité limitée il est prévu de faire plusieurs voyages. Un à 10h et un à 11h. Et comme nous n’avons pas perdu nos habitudes nous sommes arrivé à 10h57, juste à temps pour la pirogue … de 10h … Le Sénégal non plus n’a pas perdu l’habitude. Nous nous engonçons dans des gilets rouges rosés et prenons place à bord du bateau. Nous nous retrouvons pendant une vingtaine de minutes dans la peau d’aventuriers serrés les uns contre les autres. La traversée est plaisante et nous nous éloignons de la pollution.  A proximité de l’ile, nous apercevons de nombreux cormorans perchés sur la roche volcanique constituant l’ile. Contournant les rochers nous entrons dans une crique et il est important de suivre l’avertissement « attention aux doigts ». Parce que l’embarcation vient frotter contre le ponton en béton.

Une fois les provisions et les migrants déchargés, il est possible de faire le tour de l’ile avec le guide. Frederick est un sévère militaire. Casquette et lunettes ne laissent à son visage que peut de latitude pour les expressions. Le body language d’Arnold Schwarzeneger  complète le tableau. Le chapelet qu’il porte autour du coup laisse tout de même soupçonner une part d’humanité. Elle se dévoile au fur et à mesure de notre randonnée sur l’ile.

Il nous raconte, au gré de la balade, comment l’esprit de l’île a empêché un moine de s’installer durablement. Il nous montre le baobab qui sert de lieu de culte. Il nous dévoile également une crique difficile d’accès et surement très dangereuse où l’eau est turquoise comme dans les films. Nous retournons ensuite au campement, non sans passer sous les nids des cormorans qui sont légions ici.

La deuxième embarcation arrive chargée de la fin du groupe et de la fin des provisions. Une fois tout installé nous pique-niquons tranquillement. En nous serrant tout de même afin de profiter de l’ombre restreinte fournie par un parasol. Il faudra attendre encore un aller-retour de l’esquif pour bénéficier d’un auvent plus conséquent. Mais le montage à peine terminée nous avons qu’à peine une heure avant que le premier voyage de retour ne se mette en place. Troquant une partie de ‘skull and roses’ contre l’assurance d’avoir de la place, nous prenons le chemin du retour.