L’histoire de Pinpin

Pinpin le grille-pain a vécu 7h dans notre appartement. Après 2 mois de longue attente, seul, dans un carton, entouré d’une bouilloire hautaine, d’une machine nespresso prétentieuse et de casseroles débiles. Au bout de 40 jours en mer sans personne pour lui mettre du pain à griller, Pinpin arrive au port. Il attend alors encore plus de dix jours en triste compagnie. Enfin après ce long calvaire le carton est déballé. Pinpin revoit la lumière crue du soleil. Mais horreur il n’est pas adapté à la guerre qui se joue ici. Toute trace de nourriture doit être hermétiquement isolée, or Pinpin le grille-pain contient de nombreuses miettes de pain presque impossible à éradiquer. Il doit être réformé. Et promptement rapatrié en France.

Alors on est rentrés vite en France. Sans sourcilier, on a pris un avion chez corsair et nous atterrissons à Paris.
Paris, comme tout le monde sait, la ville qui sent le pipi.
Et nous prenons les contrastes de plein fouet.
Inévitablement le contraste thermique. Parce que notre déménagement est arrivé le jour même de notre redépart.
Donc pas le temps d’y extraire des vêtements supplémentaires. Quand le commandant de bord annonce 5 degrés celsius … c’est chaud … enfin moins chaud.
Ensuite vient le contraste sur la route. Ici les voitures sont rutilantes. Chaque véhicule est une publicité grandeur nature pour sa propre marque.
Pas de rafistolage visible, ni de taule redéformée et encore moins de klaxons intempestifs.
Ce qui s’explique probablement par le contraste comportemental. Les usagers de la route en bons automates ne prennent pas d’initiative.
Tout est codifié à tel point qu’on ose imaginer comment réagiraient les conducteurs si un troupeau de bœufs apparaissait en contre sens.
Je ne serais pas surpris dans ce cas de voir se propager une erreur 500 sur tous les tableaux de bords.

Hommage

Le téléphone a sonné tôt ce matin. C’était trop tôt, et c’était Kikou. Inutile d’attendre que la nouvelle tombe de vive voix. Le grand-père Chatelain est décédé cette nuit. Le chant plaintif de la mosquée résonne avec nos pensées. Il est impossible de se rendormir même si la pénombre nocturne règne encore dans la chambre pour accompagner notre tristesse.
Père de quatre, grand-père de onze et arrière grand-père de dix-huit, Monsieur Chatelain a laissé une grande famille dans son sillage.

Il est indispensable de laisser un hommage sur ce blog à celui que j’ai toujours entendu appelé « papidemaiche ».

La surprise du chef

Aujourd’hui, nous voici reparti à la police des étrangers.
Au départ, j’étais déjà stressée. Aura-t-on tous les documents ? Vont-ils nous faire une leçon de moral ? Va-t-on attendre des heures ?

En arrivant, nous remarquons que la stère de documents a été coupée/collée dans une salle adjacente.
Bref, après une attente correcte, le même policier nous accueille. Il nous ignore quelques instants en regardant son calendrier. Prévoit-il ses vacances ? Nous ne le saurons jamais.
Mon cas parait simple mais il nécessite malgré tout 30min pour remplir un document et coller 3 photos d’identité sur la même page. C’est à ce moment là que je sens Lucas se crisper. Le policier découpe les photos et jette par terre le blanc autour de celles-ci. Fausse alerte : Lucas n’intervient pas.
Son cas est plus compliqué : il n’a pas de travail au Sénégal. Lucas tente d’approfondir le sujet mais on sent que le policier ne connaît pas la législation par cœur. Il lui demande qui le « prendra en charge ». La réponse le déstabilise : c’est moi.
Avec un petit sourire, il nous indique qu’au Sénégal, une femme peut rester à la maison mais qu’un homme doit travailler. Bref, il faudra revenir quand ma carte sera établie pour que Lucas pose son dossier.

Nous voici debout prêts à partir quand j’entends Lucas dire au policier :
« Je vous amène la poubelle qui est à côté de l’autre bureau comme ça c’est plus pratique pour les papiers »
Je suis tétanisée comme un lapin pris dans les phares qu’un camion  : incroyable, Lucas est en train de faire une leçon de moral, avec le sourire, au policier.
J’attends la suite ne voyant pas la réaction de l’agent car je lui tourne le dos.
Je vois Lucas lui apporter la corbeille à papier. Aucun cri, aucune remontrance, aucun coup de pieds au cul.
Le policier lui dit aimablement qu’il a déjà une poubelle sous son bureau. Alors pourquoi jeter les papiers par terre pense-t-on ?
Nous quittons la pièce mine de rien même si mon taux de cortisol est au maximum.

Le lycée

Voici 3 semaines que j’ai repris le chemin du lycée et il est temps de faire un premier bilan.
Les conditions de travail sont bien meilleures qu’à Ferney.
– Les bâtiments sont neufs (ils datent de 2010) et bien entretenus.
– Les salles infos sont prévues dans mon emploi du temps pour les demi-groupes de 3ème et de secondes.
– Les classes comptent maximum une trentaine d’élèves
Evidemment, il arrive parfois qu’un vidéo projecteur ne fonctionne pas ou qu’il manque une table et une chaise pour asseoir tous les élèves mais pour le moment c’est exceptionnel. J’ai malgré tout, une semaine sur deux, sept heures de cours le mardi….et sept salles différentes !

Des activités sont organisées au lycée avec l’Amicale. En particulier, on a accès à la piste d’athlétisme et à la piscine (de 25 m avec 6 lignes d’eau) presque tous les soirs et le mardi, c’est aquagym. J’ai fait mon premier cours la semaine dernière et comme d’habitude, j’y suis allée à fond. Résultat au moment des étirements, je me suis fait mal dans le dos. En rentrant, je m’imaginais déjà devoir trouver un kiné à Dakar… mais finalement, la douleur a disparu au bout de 48h. Ouf !

Concernant les élèves, ils ont un peu testé mais rien de très méchant (quelques tentatives de sortie à l’infirmerie, aux toilettes et aux casiers). Un plan de classe a été nécessaire pour les 3èmes et secondes. Ils sont quand même bavards ! Ils me semblent gentils mais un peu lents et j’ai moins d’élèves brillants apparemment.
Quand un élève arrive en retard à la 1ère heure, on peut l’accepter s’il a moins de 5min de retard. Au delà, il va en étude. Pour le reste de la journée, s’il y a retard, nous décidons. Bizarrement, les élèves sont à l’heure. D’ailleurs j’ai refusé ma première élève aujourd’hui.

Nous sommes environ 250 adultes (primaire, collège, lycée). Il est donc difficile de s’intégrer. Un peu comme à Ferney !
Les collègues sont sympas. Beaucoup demandent comment se passe l’arrivée. Quelques-uns donnent des « trucs » à faire. Vendredi, on a la première soirée de l’Amicale. Cela permettra peut-être de faire plus amples connaissances.
Pour vous rassurer, comme dans toute salle des profs, il y a des « histoires » que je ne connais pas encore…et je ne suis pas pressée de les connaître.
Pour le moment, je suis en phase observation.

La Vie à Dakar

Dans cet article on parle de la Vie dans le sens biologique. Oui c’est un titre piège. On va parler de ces animaux qui nous entourent. On va essayer de faire du plus sympa au moins agréable. Donc pour le plus sensibles, vous vous arrêtez quand vous voulez.

Commençons par les oiseaux.
Le matin, notre réveil est le chant d’un oiseau. Nous l’appellerons l’oiseau réveil faute de nom scientifique, on ne sait pas à quoi il ressemble. Cette mélodie nous tire du lit vers 6h.
Nous n’entendons pas la même chose. Pour Céline, c’est « tu, tu, tututut » .pour Lucas c’est « tit tut tit tu tilulit … tut tit ti til it ». Vivement qu’une personne ayant l’oreille absolue vienne trancher ce débat.
Nous avons aussi la présence d’un couple de tisserins dans le cocotier devant nos fenêtres. Ce petit oiseau jaune est le premier à nous avoir proprement accueillis dans l’appartement. Cela nous permet d’observer très facilement leurs allées et venues.

La semaine dernière, nous avons vu un dromadaire dans Ngor. Cet animal n’est habituellement pas présent à Dakar. Mais il aurait « servi » pour la Tankharit cette semaine.

Mode de transport et de locomotion étonnamment écologique ici, le cheval. Tractant une charrette, les vaillants équidés pourfendent la circulation. Les œillères fixées, les sabots ferrés, ils affrontent tous les dénivelés et toutes les charges sans broncher.

Comme nous avons déjà un article entier sur la Tabaski, inutile d’insister sur la présence du mouton puisqu’elle est très épisodique. Nous avons encore croisé quelques têtes mais rien à voir avec l’invasion prétabaskiesque.

Dans la veine des animaux « placides et c’est plutôt bien » nous continuons avec les bovins. Pareil, ils ont déjà fait une apparition dans nos articles précédents. On en a croisé dans notre rue. Mais on en a aussi croisé sur la deux fois deux voies… en contre sens. Donc oui c’est plutôt bien qu’ils soient placides.

Quelques chiens en liberté qui n’aboient pas. Longeant les routes, ils semblent éviter les voitures de manière assez instinctive.

Les chats sont aussi peu nombreux. Les Dakarois ne semblent pas les apprécier plus que ça. Exception faite de l’île de Gorée où ils prolifèrent. Sur l’île, on en croise partout. Des petits et des gros. Et évidement ils viennent quémander leur pitance aux touristes installés pour manger au restaurant. Ils utilisent la même capacité que certains monstres de films d’horreur : la faculté d’apparaitre à un endroit où il n’y avait rien au travelling précédent.

Nous passons aux insectes, il est encore temps de t’arrêter de lire si tu es en train de manger.

On a aperçu une ou deux araignées chez nous dont une qui semble résister à la noyade. Après une tentative de Lucas, elle est réapparue quelques minutes plus tard quand Céline se lavait les dents. Nouvelle tentative de noyade… depuis on ne l’a pas revue. Est elle véritablement noyée, va t’elle revenir nous hanter ? Seul l’avenir nous le dira.

Enfin nous avons un tie-breaker. À notre gauche dans le ring celui qui nous fait enfermer tous nos aliments dans des boites, le champion de la résistance chimique, probablement l’ultime survivant du cataclysme anthropocène, le cafard. À notre droite sur le ring celui qui ne sert à rien dans l’écosystème à part propager des maladies, furtif et aérien comme un F117, résistant à la claque amicale, le moustique.
Nos armes :
– le baygon, l’acide borique et la pate à cafard d’un côté
– Le yotox, le spray antimoustique, un châle blanc, des vêtements imprégnés et la moustiquaire
Nos résultats :
– le baygon n’a pas montré de résultats tangibles. Malgré l’utilisation d’un grand nombre de bombes à notre arrivée, il en restait toujours un ou deux.
– Nous avons utilisé de concert l’acide borique acheté en pharmacie et la pâte à cafard acheté le long de la rue dans un embouteillage. Résultat convainquant, à l’instar des développeurs Apple, nous en sommes à 21 « bug free days » (on touche du bois). La composition de la pâte à cafard reste inconnue mais nous supposons qu’elle contient de l’acide borique.
– le yotox est une arme que l’on croirait similaire à une grenade à fragmentation, mais en fait on est plutôt dans la catégorie arme blanche , puisque son efficacité n’est avérée que lorsque le jet atteint directement la cible.
– Le spray antimoustique à se badigeonner avant de sortir est un écran dont l’efficacité a été prouvée par l’expérience suivante: badigeonner toute la peau mais omettre une toute petite partie. Le moustique viendra effectivement piquer juste sur la partie omise si vous vous appelez Céline.
– Le châle blanc et les vêtements imprégnés sont un bouclier assez efficace.

Protips : le meilleur anti moustique est malgré tout d’avoir Céline à proximité. Elle attirera tous les moustiques (surtout la nuit) qui disparaîtront quand elle ira se coucher.

World clean day

« Le Sénégal  est sale ». Plus qu’un mauvais slogan c’est une réalité. Difficile de ne pas se dire qu’il faudrait faire quelquechose. Trois ans ici sans se bouger pour améliorer la situation n’étaient pas envisageables. Donc quand aujourd’hui, nous avions le choix entre la journée du patrimoine, la journée mondiale du logiciel libre et la journée mondiale de nettoyage de la planète nous avons fait un choix engagé.

Au lieu de mettre nos beaux habits pour aller visiter la résidence de l’ambassade de France, nous avons enfilé vêtements longs, chapeau et gants pour aller nettoyer la plage de Ngor. L’événement est organisé par plusieurs associations : SaveDakar (https://savedakar.org), zéro déchet …

Nous arrivons à 9h pour écouter la fin de l’explication sur l’organisation. La plage ne nous semble pas spécialement sale…. en fait, la partie touristique a déjà été nettoyée. Nous repérons Laëtitia, Éric et leur chien Samoussa qui contrairement à nous semblent avoir suivi le début du discours formateur. Rapidement, nous formons un groupe de quatre complété à six. Ils ont dans l’idée de s’éloigner de la plage pour nettoyer un bord de mer jamais entretenu.

C’est juste en partant vers notre objectif final que Céline superstar se fait reconnaître par une de ses collègues de maths qui elle fait partie de l’équipe de plongeurs.

Notre escouade est dirigée par Laëtitia : un mètre soixante cinq de métissage sportif, couronné par un fichu orange qui retient des fines dreadlocks. Son compagnon Eric, un bounty inversé, est instit’ depuis un an à Dakar et a pas mal baroudé dans les DOM-TOM. Samoassa est un chien créole arrivé de la Réunion. Les deux dernières dont nous ne connaissons pas les prénoms sont respectivement une quadragénaire équipée de tongs et d’un chapeau de paille fêtant son anniversaire aujourd’hui et une jeune femme qui ne détonnerait pas sur le tournage des Anges de la télé-réalité.

Ce vaillant équipage, une fois muni de sacs de riz vides orange, s’est faufilé dans les ruelles de Ngor pour arriver sur un coin de mer aux airs de décharge. L’idée de ramasser le plastique ici est difficile à concevoir tant l’environnement est sale. Nous ne sommes pas équipés de combinaisons !

Nous poursuivons un peu plus loin pour arriver sur notre champ de bataille. La mission, puisqu’on l’a acceptée, est de récupèrer le plastique dur. Bouteilles, bidons doivent être rassemblés et dénombrés. Laëtitia en charge du comptage nous dit de lui transmettre les informations lorsque nous arrivons à dix items. « Ben oui mais non je suis déjà à 26 là » . Il est donc décidé que l’annonce se fera à 50.

Au début seuls,  nous sommes vite rejoints par un enfant qui commence à nous aider.  Un groupe de jeunes garçons s’est ensuite formé pour nous observer. Allant à leur rencontre, nous leur faisons comprendre qu’ils peuvent nous aider ce qu’ils font de bon cœur. Notre petite escouade se retrouve donc rapidement épaulée par un bataillon de petites mains sénégalaises. Tant et si bien que notre stock de sac de riz arrive à épuisement bien avant nous.

Notre action même si elle n’améliore pas significativement l’état  de la plage, ne passe pas inaperçue par les riverains. Plusieurs discussions se sont engagées. Tout ceux qui sont venus sont conscients du problème. Deux facteurs ressortent. D’une part l’attitude de la population et d’autre part le manque de volonté politique.

Les discussions n’en sont pas stériles pour autant. Un togolais a décidé de rejoindre l’association et de prendre contact avec le maire de Ngor même si au départ cela lui semblait inutile. L’habitante de la dernière maison au bord de la mer apprend que le plastique dur est racheté 75cfca le kilo.

Une fois les sacs remontés il ne reste plus qu’à attendre la charrette qui ne vient pas. Eric donne une bouteille de coca à notre bataillon. Ils boivent chacun à leur tour dans un gobelet en plastique…. que l’un d’entre eux finit par jeter par terre par réflexe. Il est immédiatement réprimandé par nous  et le gobelet finit à la poubelle.

Nous retrouvons notre chemin dans le dédale des ruelles pour rejoindre la plage puis notre voiture.

 

Our two cents

Goede Reede

Dimanche c’est le dernier jour avant la reprise alors il est temps de faire un peu une pause.

Direction l’île de Gorée. Et oui toi qui nous connais, tu sais que nous sommes partis aux aurores. La première fois que nous avions essayé de partir sur l’île de Gorée, nous étions encore chez Margo et le projet avait été foudroyé dans l’œuf par la météo trop menaçante. Mais cette fois c’est bon. Après un voyage en taxi non mémorable nous arrivons au port.

Après quelques minutes d’attente nous obtenons nos billets en plein tarif car nous n’avons pas encore nos cartes de résidents.

Durant la courte traversée nous rencontrons un guide qui nous propose de nous faire visiter l’ile. A cette heure matinale, les seules personnes qui effectuent la traversée sont des travailleurs.

pro tips: En arrivant à 7 heures, l’office du tourisme n’est pas encore ouvert et n’est donc pas en mesure de vous faire payer la taxe de 500cfca obligatoire.

Nous enchainons donc rapidement sur la visite guidée par « Wat » et son flot alternatif.  Il utilise différentiellement deux intonations: une pour le côté histoire et une autre pour la discussion plus spontanée. Habitant de l’île, il en connait beaucoup. Et il est ami avec la plupart des habitants y compris les animaux auxquels il s’adresse malgré leur mutisme animalier. Tout comme Yakari, il interpelle durant la balade un chat gris, un chien, des oies, et le pélican.

Nous avons fait le tour de l’île au rythme des dates et des différents envahisseurs du territoire: portugais, français, hollandais, anglais. Malgré l’appartenance de l’île au patrimoine de l’UNESCO, plusieurs bâtiments sont en piteux état, des squats sont en place.

Le but principal de cette visite est la « maison des esclaves ». Ou plutôt « une » maison des esclaves. En effet il s’agit d’un exemple, mais on apprend vite qu’il y en avait de nombreuses comme celle-là.

Nous sommes à l’ouverture et nous pouvons parcourir le bâtiment sans la foule. Au rez-de-chaussée les différentes cellules qui séparaient les femmes, les enfants, les hommes et les hommes pas encore assez lourds et sous les escaliers, un cachot pour les récalcitrants.

A l’étage c’est plus faste et bien aéré, et une belle vue sur l’océan. Plusieurs posters et quelques objets retracent en partie l’histoire de l’esclavage.

La visite commence une fois le bâtiment rempli de touristes. Le  guide n’est pas en mesure de faire faire le tour des cellules car il y a trop de monde. Nous restons donc en bas de l’escalier et nous l’écoutons à travers son micro et sa sono. Assez peu d’informations supplémentaires par rapport à ce que l’on a déjà pu apprendre dans le très bon documentaire d’arte:
https://boutique.arte.tv/detail/les_routes_de_l_esclavage

Vu l’afflux de touriste sur l’île nous croisons évidemment des marchands. L’un d’eux essaye de nous vendre bracelets et colliers. Nous voyant méfiant il nous apprend le moto des vendeurs sénégalais: « on est collant comme des mouches, mais on ne pique pas comme les moustiques ».

Après un repas rapide pris en terrasse, nous reprenons le bateau dans l’autre sens et rentrons dans nos pénates.

 

Top 5 des « trucs » que l’on ne comprend pas encore à Dakar

Numéro 5 : L’absence de monnaie
Nous avons rencontré ce phénomène partout, en particulier à Auchan.
Au moment de payer et quelque soit la somme, les caissiers ne peuvent jamais nous rendre l’appoint. Nous repartons donc avec un avoir qu’il ne faut pas oublier d’utiliser.
Nous subodorons que la clé du mystère réside dans le système monétaire et le processus de fabrication de la monnaie.
Pro tips : ce phénomène ne semble pas toucher les cabines de péages de l’autoroute.

Numéro 4 : Les habitudes téléphoniques
Lorsqu’on reçoit un coup de fil, la personne ne se présente pas mais ne parle pas non plus. Il faut quelques minutes et l’usage de pouvoirs psychiques de haut niveau pour comprendre à qui on a affaire. Une fois, l’interlocuteur démasqué, il nous reste à comprendre ce qu’il dit, principalement à cause du fait qu’il chuchote dans le combiné.

Numéro 3 : Les klaxons des taxis
Au Sénégal, impossible qu’un klaxon soit en panne. Il est utilisé toutes les 3 minutes minimum par chaque chauffeur de taxi. Les essuie-glaces, on s’en fout mais pas le klaxon. Le coup de klaxon est toujours bref et non agressif.
Il peut signifier : attention je double par la droite ou par la gauche, attention je te dépasse, attention tu me dépasses, est-ce que tu veux monter dans mon taxi ?
Il semble qu’il y ait d’autres interprétations possibles. En effet, nous avons entendu retentir des coups de klaxon sans raison apparente comme un hoquet soudain.

Numéro 2 : Les bonnets
Des hommes portent de véritables bonnets en laine (certains avec un pompon) alors qu’il est inutile de préciser que nous sommes au Sénégal et que la température dépasse largement les 28ºC.
Effet de mode ? Conservation de la chaleur ? Superstition ? Un bon moyen de rester coiffé alors qu’il y a du vent ?
Le mystère reste entier…

Numéro 1 : L’architecture
Il y a plusieurs détails qui dépassent notre entendement.
L’agencement général de certains appartements défie la logique la plus élémentaire. Par exemple, chez nous, une porte ferme le couloir qui mène à des toilettes qui communiquent avec un couloir qui dessert notre chambre et le reste de l’appartement dont l’autre côté de la porte. Cette porte ne ferme donc effectivement rien.
Chez Margot où nous étions hébergés, l’interrupteur de la salle de bain était sur le mur de la cuisine de l’autre côté du couloir sans raison apparente.
Le niveau de finition est asynchrone. Par exemple un carrelage fraîchement posé côtoie des murs en béton encore à nu.
Enfin, une raison occulte pousse les maçons à faire des trous sans raison apparente dans les parpaings puis à les reboucher. Nous avons observé ça sur plusieurs bâtiments.