L’aventure continue. Et ça se corse, on va encore avoir besoin de toi.
Comme la dernière fois, si tu réussis à résoudre cette énigme, envoie-nous directement un message, ce sera l’occasion de papoter. Tu sais comment nous contacter (mail ; téléphone ; whatsapp ; facebook ; pigeon voyageur ; signaux de fumée….). Pour ne pas spoiler ne mets pas ton idée dans les commentaires.
Nous voici transformés en figurine lego, on va avoir besoin d’aide.
Nous voici transformés en figurine lego, on va avoir besoin d’aide.
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Si tu réussis à résoudre cette énigme, envoie-nous directement un message. Tu sais comment nous contacter (mail ; téléphone ; whatsapp ; facebook ; pigeon voyageur ; signaux de fumée….). Pas la peine de mettre ton idée dans les commentaires.
Je sais que le covid19 est sur toutes les bouches, dans tous les claviers, derrière tous les écrans, mais au moins on est certains de s’en souvenir dans 2 ou 4 ou 10 ans. C’est aussi le cas pour ces sonorités typiques que le Sénégal nous a offertes jusqu’à présent. Les sons qu’on entend depuis chez nous.
L’appel à la prière. A tout Seigneur tout honneur, et on en a déja parlé, l’appel à la prière depuis chez nous est plutôt agréable. Ce n’était pas le cas au premier endroit que nous avions occupé (chez Margot). Là-bas c’était un cri rauque qui saturait, une enceinte réglée au niveau maximum possible. Je soupçonne même les techniciens d’avoir débridé le haut parleur pour sacrifier la compréhension du message contre plus de portée. Mais je ne suis pas spécialiste. Heureusement ici c’est une mélodie bien plus douce et plus agréable. Un bon souvenir que l’on chantera en comité restreint . aalaaha haaeaaeaaeaaa ewabaaahaaahaaa.
Chling chling. Chling Chling. Le bruit des gros ciseaux qui s’agitent annonce le passage d’un, et de fois deux, couturier(s). Comme le plombier, le couturier se déplace avec le strict minimum: une machine à coudre manuelle qu’il transporte à l’épaule comme d’autre un sound blaster, et dans l’autre main une paire de ciseaux pointue et tout-tissu. Un accroc à reprendre, un ourlet à faire, ces samourais de l’étoffe sont là pour vous servir. Comme Céline est équipée et entrainée, nous n’avons jamais eu besoin de faire appel à eux.
Je passe rapidement sur le klaxon de taxi parce que « pomp » il y a déjà pas mal de choses là dessus « pompomp » sur le blog. Et nous n’avons toujours « pomp » pas cerné l’ensemble des stimulis qui les poussent à « pomp ».
Depuis que le lycée est fermé, Céline travaille à la maison et découvre les joies du meeting sur skype et de la « conf-call » tellement tendance dans les start-up. Dans les pays européens c’est drôle. Ici il y a une subtilité sonore à prendre en compte: le passage du camion poubelle. En effet, ici les gens n’ont pas beaucoup de poubelles, et ceux qui en ont, ne les laissent pas dehors. J’imagine que les troupeaux de vache, les chats, les rongeurs et autres mammifères bienveillants en sont la cause. Toujours est-il que la poubelle n’est sortie que lors du passage du camion et donc ce dernier, pour être sur que les gens soient prêts, utilise toute la puissance de son klaxon pour prévenir l’intégralité des gardiens du quartier qu’il est en train d’arriver. Il l’utilise fort, il l’utilise longtemps, il l’utilise de loin. Et surtout il l’utilise au moment précis où c’est à toi de présenter le statut du projet. S’isoler dans la cuisine est inutile, seul l’achat d’un casque avec micro intégré a pu limiter cet effet.
Je reviens aussi sur le tisserain. Ce petit oiseau qui nous avait embellis les matins et qui est toujours là. Sa mélodie journalière est toujours présente. J’imagine qu’avec le couvre feu et le confinement qui va arriver d’ici quelques jours, il sera bien content de ne plus avoir comme concurrent les mécaniques aggressives que l’on croise ici.
Dont notament le tonitruant et grinçant son de frein du bus Tata du matin. Pour se l’imaginer, on part d’environ 10 tonnes de métal peint en blanc et bleu, plus ou moins poussiéreuses, quelques grilles pour protéger les feux des gens ou l’inverse, une plaque de métal sur le coté pas trop bien fixée parce que sinon il faut la dévisser à chaque fois que l’engin tombe en panne. On met dedans le maximum possible de personnes. On y ajoute encore 10 ou 20 étudiants et le chauffeur. Et on lance le tout pas trop vite, mais avec une inertie certaine. Enfin on demande au disque de frein suffisament de frottement pour arrêter tout cet équipage sur environ 5 mètres juste après le virage. Gniiiiiiihuiiiiiin pour s’arrêter tout juste devant les personnes qui vont jouer des coudes pour continuer le chargement par pure récurrence « si y’a de la place pour lui il y a bien un peu de place pour moi aussi ».
Pour rester dans les oiseaux, il y a le croassement des corneilles blanches et noires que l’on entend: crouin crouin crouin. Trois fois, toujours trois fois, comme une invocation. Aussi le coutouloucou des tourterelles du cap. Il y a beaucoup d’oiseaux au Sénégal. Mais à Dakar seuls les plus robustes sont admis. Corneilles, tourterelles du cap, et buses. Les calaos arrivent encore à tirer leur épingle du jeu mais on ne les entend pas aussi souvent que quand on était à Simal.
Et Clop clop. Ha ben oui il y a les charrettes. J’en avais parlé dans la Vie à Dakar, et on les entend. Elles sont certes moins impressionnantes que les monstres de métal mais ce serait une faute de ne pas en parler ici.
Enfin un autre haut parleur, monté dans un camion. Nous avons mis du temps à comprendre et il a fallu non seulement écouter mais aussi observer pour savoir de quoi il s’agissait. Alors comme vous avez du temps (ne mens pas je sais que tu es confiné, et tu as tout lu jusque là donc hein) je vous laisse avec cette énigme sous forme d’une subtile litanie :
Les plus perspicaces auront droit à un bisou numérique.
Il est 14h30.
Je repars chercher mon récépissé à
la police des étrangers en passant par le lycée car je dois donner mon
certificat de résident à Mr Ba qui ira lui à l’APIX pour récupérer mon NINEA pour
que je puisse payer mes impôts. Alors je vais pas entrer dans tous les détails
concernant l’APIX et le NINEA…. Si cela intéresse quelqu’un, je les lui donnerai
dans un message privé.
Gentiment Mr Ba fait un détour et m’emmène à la police des étrangers. Il me
propose de m’attendre mais je lui dis que cela peut durer longtemps. Je
rentrerai en taxi.
Je récupère donc
mon papier tamponné et demande au policier présent si ma carte de résidents est
disponible (cela fait un an et demi que je l’attends). « Allez voir au
bureau 4 ». Je suis donc le flux des personnes sortant du bureau pour
trouver facilement le bureau 4. Dans une salle d’un peu plus de 10m² se trouvent
3 préposés aux cartes et 3 personnes demandant leurs cartes. Alors il semble y
avoir une organisation mais toute personne non sénégalaise ne peut la
comprendre.
Je m’adresse donc au 1er policier en lui demandant ma carte. « Quelle est ta nationalité ? -Française. -Attends »
Ok, je patiente. Et
c’est là que j’aperçois une étagère remplie de cartes qui n’attendent que leurs
propriétaires. Je commence à prendre peur. Cela va durer des heures…. Ah non,
les cartes sont quand même rangées par nationalité et même par sexe pour les français.
Le préposé prend
donc le paquet correspondant à ma demande. Une par une, il me montre les photos…
Après quelques minutes, je me reconnais. Super, je vais pouvoir repartir.
Que nenni ! Il m’indique que je dois donner cette carte aux 2 policières qui
sont à un mètre de lui.
Je donne mon récépissé, ma carte et j’attends. La 1ère semble noter
des informations dans un grand cahier quand soudain elle dit, « vous êtes
étudiante ? ». Je pense qu’elle s’adresse à ma voisine qui ne semble
pas être étudiante. Blanc…. Cette question s’adresse à moi. Je lui réponds que
je suis professeur. Je sens que ce n’est pas cette réponse qu’elle attend. Sa
collègue me dit :
« S’ils se sont trompés, ça va être long pour refaire la carte…. Vous étiez étudiante quand vous avez posé le dossier ? -Oui, dis-je d’une toute petite voix. -Assieds-toi là et mets l’empreinte de ton pouce ici. Il est où le tampon encreur ? »
Je me retrouve
avec un pouce noir et un flacon qui ressemble à du gel hydroalcoolique. J’appuie
dessus mais le liquide qui atterrit dans ma main ne ressemble pas à ce que j’attendais.
Je regarde en détail…. C’est écrit en allemand… Incongru… L’inscription indique
que c’est un savon pour la toilette intime. Je manque de prendre un fou-rire mais
je le réprime. Les Sénégalais peuvent être susceptibles et ils ont toujours ma
carte. C’est bon, je peux partir ? NON…… Direction le bureau 104 pour
faire tamponner la carte et toujours aucune indication sur le lieu. Ca doit
être à l’étage.
Et me voilà
repartis à attendre devant un bureau. La file s’allonge. Soudain le préposé fait
entrer la personne devant moi, tamponne sa carte et fais de même avec moi.
« Redescends
au bureau 4. »
C’est ubuesque.
Je pense à ce moment à Astérix dans les 12 travaux d’Astérix. Est-ce un sketch ?
Finalement la
dernière étape consiste juste à apposer un dernier tampon.
Je peux y aller…… et j’ai une carte où ma profession est étudiante…. Sympa à 42
ans !
Bilan de la
journée : j’ai obtenu tous les papiers souhaités avec de la patience.