Goede Reede

Dimanche c’est le dernier jour avant la reprise alors il est temps de faire un peu une pause.

Direction l’île de Gorée. Et oui toi qui nous connais, tu sais que nous sommes partis aux aurores. La première fois que nous avions essayé de partir sur l’île de Gorée, nous étions encore chez Margo et le projet avait été foudroyé dans l’œuf par la météo trop menaçante. Mais cette fois c’est bon. Après un voyage en taxi non mémorable nous arrivons au port.

Après quelques minutes d’attente nous obtenons nos billets en plein tarif car nous n’avons pas encore nos cartes de résidents.

Durant la courte traversée nous rencontrons un guide qui nous propose de nous faire visiter l’ile. A cette heure matinale, les seules personnes qui effectuent la traversée sont des travailleurs.

pro tips: En arrivant à 7 heures, l’office du tourisme n’est pas encore ouvert et n’est donc pas en mesure de vous faire payer la taxe de 500cfca obligatoire.

Nous enchainons donc rapidement sur la visite guidée par « Wat » et son flot alternatif.  Il utilise différentiellement deux intonations: une pour le côté histoire et une autre pour la discussion plus spontanée. Habitant de l’île, il en connait beaucoup. Et il est ami avec la plupart des habitants y compris les animaux auxquels il s’adresse malgré leur mutisme animalier. Tout comme Yakari, il interpelle durant la balade un chat gris, un chien, des oies, et le pélican.

Nous avons fait le tour de l’île au rythme des dates et des différents envahisseurs du territoire: portugais, français, hollandais, anglais. Malgré l’appartenance de l’île au patrimoine de l’UNESCO, plusieurs bâtiments sont en piteux état, des squats sont en place.

Le but principal de cette visite est la « maison des esclaves ». Ou plutôt « une » maison des esclaves. En effet il s’agit d’un exemple, mais on apprend vite qu’il y en avait de nombreuses comme celle-là.

Nous sommes à l’ouverture et nous pouvons parcourir le bâtiment sans la foule. Au rez-de-chaussée les différentes cellules qui séparaient les femmes, les enfants, les hommes et les hommes pas encore assez lourds et sous les escaliers, un cachot pour les récalcitrants.

A l’étage c’est plus faste et bien aéré, et une belle vue sur l’océan. Plusieurs posters et quelques objets retracent en partie l’histoire de l’esclavage.

La visite commence une fois le bâtiment rempli de touristes. Le  guide n’est pas en mesure de faire faire le tour des cellules car il y a trop de monde. Nous restons donc en bas de l’escalier et nous l’écoutons à travers son micro et sa sono. Assez peu d’informations supplémentaires par rapport à ce que l’on a déjà pu apprendre dans le très bon documentaire d’arte:
https://boutique.arte.tv/detail/les_routes_de_l_esclavage

Vu l’afflux de touriste sur l’île nous croisons évidemment des marchands. L’un d’eux essaye de nous vendre bracelets et colliers. Nous voyant méfiant il nous apprend le moto des vendeurs sénégalais: « on est collant comme des mouches, mais on ne pique pas comme les moustiques ».

Après un repas rapide pris en terrasse, nous reprenons le bateau dans l’autre sens et rentrons dans nos pénates.

 

Top 5 des « trucs » que l’on ne comprend pas encore à Dakar

Numéro 5 : L’absence de monnaie
Nous avons rencontré ce phénomène partout, en particulier à Auchan.
Au moment de payer et quelque soit la somme, les caissiers ne peuvent jamais nous rendre l’appoint. Nous repartons donc avec un avoir qu’il ne faut pas oublier d’utiliser.
Nous subodorons que la clé du mystère réside dans le système monétaire et le processus de fabrication de la monnaie.
Pro tips : ce phénomène ne semble pas toucher les cabines de péages de l’autoroute.

Numéro 4 : Les habitudes téléphoniques
Lorsqu’on reçoit un coup de fil, la personne ne se présente pas mais ne parle pas non plus. Il faut quelques minutes et l’usage de pouvoirs psychiques de haut niveau pour comprendre à qui on a affaire. Une fois, l’interlocuteur démasqué, il nous reste à comprendre ce qu’il dit, principalement à cause du fait qu’il chuchote dans le combiné.

Numéro 3 : Les klaxons des taxis
Au Sénégal, impossible qu’un klaxon soit en panne. Il est utilisé toutes les 3 minutes minimum par chaque chauffeur de taxi. Les essuie-glaces, on s’en fout mais pas le klaxon. Le coup de klaxon est toujours bref et non agressif.
Il peut signifier : attention je double par la droite ou par la gauche, attention je te dépasse, attention tu me dépasses, est-ce que tu veux monter dans mon taxi ?
Il semble qu’il y ait d’autres interprétations possibles. En effet, nous avons entendu retentir des coups de klaxon sans raison apparente comme un hoquet soudain.

Numéro 2 : Les bonnets
Des hommes portent de véritables bonnets en laine (certains avec un pompon) alors qu’il est inutile de préciser que nous sommes au Sénégal et que la température dépasse largement les 28ºC.
Effet de mode ? Conservation de la chaleur ? Superstition ? Un bon moyen de rester coiffé alors qu’il y a du vent ?
Le mystère reste entier…

Numéro 1 : L’architecture
Il y a plusieurs détails qui dépassent notre entendement.
L’agencement général de certains appartements défie la logique la plus élémentaire. Par exemple, chez nous, une porte ferme le couloir qui mène à des toilettes qui communiquent avec un couloir qui dessert notre chambre et le reste de l’appartement dont l’autre côté de la porte. Cette porte ne ferme donc effectivement rien.
Chez Margot où nous étions hébergés, l’interrupteur de la salle de bain était sur le mur de la cuisine de l’autre côté du couloir sans raison apparente.
Le niveau de finition est asynchrone. Par exemple un carrelage fraîchement posé côtoie des murs en béton encore à nu.
Enfin, une raison occulte pousse les maçons à faire des trous sans raison apparente dans les parpaings puis à les reboucher. Nous avons observé ça sur plusieurs bâtiments.

Le « court » circuit de l’électricité

On nous avait prévenu, l’eau ça ira vite, l’internet ça ira, mais la Senelec, ce sera long. Et ce le fut.

Dès le bail signé nous sommes allés à l’agence Senelec dont nous dépendons avec tout le nécessaire.

L’agence se divise en deux parties.
La première est une grande salle d’attente munie d’une centaine de sièges inoccupés. D’après nous, elle était plus remplie avant la mise en place des compteurs woyofal qui permettent de payer à distance.
La deuxième partie est un peu plus chaotique, elle est séparée de la première par un passage qui ne serait pas contre une visite de Valérie Damidot. Enjamber la marche n’est pas un problème tant que l’on pense à ne pas se prendre les pieds dans les câbles réseaux qui se sont échappés de leur goulotte. La cerbère des lieux est une jeune femme aux longs cheveux lissés artificiels, et affublée d’une acolyte relativement inactive. Elle nous somme de nous assoir et d’attendre. Le reste du lieu reste inexploré pour le moment.

A notre tour nous lui fournissons les explications et les documents nécessaires.  Nous avons tout de même besoin d’un coup de fil à un ami (i.e. Martine de l’agence immobilière) pour obtenir le numéro de police de l’ancien locataire. Elle nous explique le protocole:

-nous devons coller sur le compteur un papier à destination du technicien
-technicien qui nécessite également notre présence lors de la première visite « attention si vous êtes pas là ce sera plus compliqué et il devra repasser plus tard »
-nous devrons revenir à l’agence pour payer le compteur
-une deuxième visite de technicien aura lieu pour installer le compteur
-des autres choses qu’on n’a pas comprises

Intelligemment Céline a la présence d’esprit de demander du scotch parce que le papier fourni ne tiendra surement pas avec la puissance des prédicateurs des taxis. Nous nous rendons dans notre futur chez-nous et cherchons les compteurs. Grâce à Mamadou le gardien (disparu depuis la Tabaski) nous débusquons quatre compteurs et collons le papier sur deux d’entre eux en espérant viser juste. Il est effectivement impossible de savoir à quel appartement correspond quel boitier.

Quelques jours plus tard, faute d’appel de la Senelec pour la première visite nous décidons d’y retourner pour faire avancer les choses. La cerbère nous reconnait maintenant et esquisse un sourire. Elle nous explique que les techniciens changent de locaux et que en plus  » c’est la Tabaski la semaine prochaine vous comprenez ». Elle nous fournit un numéro de téléphone pour appeler directement. Nous l’utilisons dès le lundi 20 sans succès. La seule information étant que si lundi prochain personne n’est passé il faut retourner à l’agence.

Contre toute attente nous recevons un appel le samedi 25 alors que nous étions dans notre cantine Protea. Un appel à la Sénégalaise d’une personne qui ne se présente pas et attend que l’on devine qui c’est et pourquoi il appelle avec nos super pouvoirs médiumniques. Comme nous ne sommes pas encore équipés de ces pouvoirs, Lucas, après quelques escarmouches verbales, arrive à deviner ce dont il s’agit. Et nous nous précipitons donc à la maison car il ne faut pas rater le passage du technicien qui était vraiment tout proche, la preuve il est arrivé seulement une heure après.

Deux groupes de un. Lucas reste en bas pour voir comment ça se passe avec les compteurs et Céline reste en haut pour voir si l’électricité passe.
Alors d’abord je vois qu’il n’est pas du tout nécessaire d’avoir une clé spécifique pour accéder aux compteurs vu que la boite en plastique qui les protège n’est pas vissée. Ensuite j’observe le technicien tester si le courant passe tout simplement en dénudant les fils, et en touchant les fils comme un vulgaire voleur de voiture.  Finalement nous obtenons l’électricité chez nous.
Mais le technicien nous précise que cela ne va pas durer longtemps et qu’il faut aller récupérer un « clavier » pas avant mardi et payer.

Le mardi donc nous retournons à l’agence. Passons de nouveau devant notre amie la cerbère qui nous indique qu’il faut faire un contrat maintenant et donc voir avec le « gars du bureau là » à demi debout et la main montrant vaguement en direction des bureaux derrière. Le contrat en poche nous allons payer nos 4000cfca puis allons récupérer le « clavier » dans un autre bureau.  L’employé, au niveau de nonchalance « expert », met plusieurs minutes à dégotter notre clavier. Il nous répète plusieurs fois qu’il n’est plus en charge de la partie suivante. C’est à dire l’activation du compte. C’est sur que si c’était lui ça irait plus vite… Nous repartons en espérant avoir l’électricité mercredi matin.

Ce ne fut pas le cas. Retour à la Senelec aux aurores où nous sommes rebasculés de la cerbère vers le bureau là-bas pour retrouver notre champion de la nonchalance. Nous entamons donc un combat de « ne rien faire » avec la ferme intention de le gagner. Hors de question de repartir sans notre compte activé. Entre deux appels, il prend son petit-déjeuner. Céline n’a jamais vu quelqu’un manger si lentement. Nous continuons d’attendre, avec nos réserves de sièges: des biscuits, de l’eau et des séries téléchargées sur netflix. C’est lorsque nous sommes sur le point de commencer la deuxième saison de Casa de Papel que le téléphone sonne alors qu’il s’était absenté pour régler la climatisation. Il revient et sentant le combat perdu se met à chercher des solutions. Nous repartons après plus de deux heures vainqueurs.

Reste à tester si tout est en ordre et … oui.

Toi aussi tu as trouvé cet article long ? c’est normal.

 

 

Taxi 2, le niveau aquatique

Aujourd’hui épisode spécial, on t’a déjà parlé du taxi. Mais il est des événements qui doivent être racontés à vif avant que la mémoire ne les édulcore. Et c’est donc attablés dans la salle de l’Institut français que nous écrivons notre court mais humide périple de Ouakam au Plateau (NDLR: du nord de Dakar vers le sud de Dakar pour ceux qui n’ont pas encore appris la carte).

Comme d’habitude, on hèle un taxi qui s’arrête; on négocie le prix, on monte et le taxi fait demi-tour. Le hic c’est que la marche arrière est récalcitrante. Après cinq essais, le taximan coupe le moteur et réussit enfin à faire sa manœuvre.
Après tout, on va rouler avec les autres vitesses donc ce n’est pas très grave hein. Certes, mais le plus on roule vers le sud et le plus les nuages gris nous menacent. Jusqu’au moment où ils mettent leurs menaces à exécution. Au début on ne s’est pas trop inquiétés: 5cm d’eau sur la route, il semblait gérer. Mais au bout d’un moment on a commencé à se poser des questions. Pourquoi les essuies-glaces ne fonctionnaient-ils pas? Par soucis d’économies, les taximens ont un pouvoir spécial ou tout simplement en panne ?

Non parce-que là vraiment il pleut beaucoup, donc les essuies-glaces c’est maintenant… ha ouais t’as vu si le pare-brise était pas plein d’eau tu aurais pas pilé dans le dos d’âne pour éviter de nous encastrer dans ce véhicule.

A mi-chemin on imagine que les super-pouvoirs sont épuisés. Il s’arrête, descend sans rien nous dire. Nous voila abandonnés dans un taxi sur une deux fois deux voies en pleine circulation. Finalement, il vient pour nous dire que le taxi derrière finira notre course.

On saute dans le nouveau taxi qui nous indique que les essuies-glaces du taxi précédent étaient en panne. Quelle surprise!

Céline découvre, toute heureuse une ceinture à l’arrière. Malheureusement, il manque le « titi pour l’accrocher ». Notre nouveau chauffeur lui indique qu’il est coincé entre les deux banquettes. Ni une ni deux, elle plonge les deux mains à la recherche du « titi ». Énorme erreur! On est à Dakar. Les deux menottes ressortent noires et sans le titi. Il a fallu trois lavages avec du gel antibactérien pour qu’elle redeviennent grises et pour couronner le tout, pas de kleenex donc une vieille chaussette trouvée dans le sac à dos fera l’affaire.

Pendant ce temps notre conducteur utilise ses essuies-glaces qui fonctionnent et sa connaissance de la ville. Les nuages en ont bien profité pour déverser tout leur mépris, mais les canalisations de le ville ne sont pas du tout d’accord avec cet apport hydrique bien trop brutal et rapide. Ainsi la route se retrouve inondée. Pas encore assez pour empêcher de rouler…jusqu’au tunnel. Qui dit tunnel dit descente et étrangement une grande partie des véhicules a décidé de ne pas descendre. Notre chauffeur engage tout de même son taxi car on a le choix entre un bouchon probablement interminable et peut être juste un peu d’eau. Aiguillé par une personne venant du tunnel, au milieu de la route/rivière, de l’eau jusqu’aux genoux, lui donne un conseil en wolof. Lucas demande la traduction. « Il dit que en passant à gauche et doucement ça ira ».

On lui fait confiance: on n’a pas le choix. Coté rassurant, il semble sur de lui. Nous passons (rappelez-vous tout passe à Dakar) dans une accélération continue et évitons le bouchon. Il nous explique qu’il faut avoir un bon moteur et accélérer pour pas que l’eau rentre dans le pot d’échappement. Comme si Lucas allait rapidement se lancer dans ce genre d’acrobatie mécanique.

Nous arrivons finalement à bon port (pun intended), sauf que il faut enjamber une flaque et nous nous retrouvons les quatre pieds trempés. Ce qui n’est pas si mal tant on s’imaginait déjà ressortir du tunnel avec de l’eau jusqu’aux hanches, la voiture abandonnée au milieu et nos paquetages sur la tête façon soldat au Vietnam.

 

NDLR: cet article a été écrit à la main dans un carnet car nous n’avions pas pris nos tablettes, puis recopié.

La police des étrangers

Retour sur ce lundi ou nous avons décidé d’aller à la police des étrangers pour nous renseigner sur les escarmouches administratives nécessaires pour obtenir une carte de résident. Chance, le bâtiment est suffisamment proche de l’endroit où nous sommes hébergés pour pouvoir y aller à pied. Donc nous y allons relativement tôt vers 9 heures du matin. Comme Tati le jour des soldes la foule commence à l’extérieur. C’est un policier qui régule surtout les entrées par la petite porte en vérifiant les papiers de toute personne atteignant la grille. Le gros de la foule se dirige vers l’endroit où sont, semble t’il, délivrés les passeports ou des papiers administratifs suffisamment importants en tous cas car de nombreuses personnes attendent dans une masse peu cohérente où les “premiers” sont assis sur des bancs.
A l’entrée, un policier nous indique que c’est à droite. Nous allons donc à droite et nous retrouvons dans un hall où sept personnes attendent devant nous. Mais ce qui est à noter, ce sont les quatre stères de papier qui trônent contre un pan de mur, attendant peut-être un rangement plus ordonné. « Dis tu as vu le dossier de Jean-Michel Ndiop ? ». « Il doit être en j8 » « sur Excel ? » « non dans la salle d’attente ».
Après plusieurs minutes d’attente et ne voyant pas la porte s’ouvrir ni la queue diminuer nous nous disons que puisque c’est ainsi nous reviendrons mardi.
Et comme le veut la comptine mardi matin, Céline, Lucas et leur paperasse sont revenu à la police des étrangers. La foule extérieure tout à fait similaire, les quatre stères de dossiers dans le même ordre, mais la queue devant la porte disparue. Ainsi nous pouvons directement nous adresser à qui de droit.
Sous la forme d’un policier pratiquement francophone qui écoute une radio trop fort. Nous lui expliquons notre cas et aucune étincelle de génie ne vient embraser l’épais rideau de son incompréhension. La notion de PACS lui est inconnue, pour preuve son incapacité non seulement à le prononcer, mais a le répéter. L’idée qu’une femme soit professeur et que son conjoint ne travaille pas lui semble aussi incongrue qu’une poule utilisant un cure-dent. Heureusement sa collègue vole à son ou plutôt à notre secours et démêle le problème pour lui. Tandis qu’il baisse le son de sa radio elle lui explique en wolof (nous supposons) quoi faire et quelles indications nous donner. Il nous transmet la liste des documents à fournir et ajoute à la main des « suppléments » vue notre situation.
Lucas étant sans emploi, on ne pourra pas faire nos cartes de résidents en même temps. Intérieurement, nous nous souhaitons bonne chance pour les démarches à venir.

Céline en mode grognon

Aujourd’hui j’ai été grognon. Rien de grave mais je pense qu’après 15 jours à Dakar, c’est une réaction assez banale en tant qu’européenne.
Pendant la nuit, le seul mouton qui a été épargné n’a cessé de bêler sa joie. Normalement vers 5h du mat’, c’est le muezzin qui me réveille et bien non, cette fois-ci ce fut le mouton. 1er moment 😡
Au réveil, pas d’eau donc pas de douche. 2ème moment 😡
Au moment de s’habiller, un rampant tente de rentrer dans la chambre. 3ème moment 😡
Dans la rue, les poubelles n’ont pas été vidées depuis 3 jours, imaginez l’odeur. 4ème moment 😡
Je commence à avoir mal au ventre ( tourista en vue ?) . 5ème moment 😡
Lucas fait tomber la monnaie dans un magasin alors qu’on essaie désespérément d’en garder et qu’on voulait donner un billet au vendeur. 6ème moment 😡
Mon estomac me rappelle qu’on a peu mangé hier. 7ème moment 😡
Le wifi ne fonctionne pas uniquement sur ma tablette. 8ème moment 😡
Notre place devant la maison est prise. 9ème moment 😡

Une bonne douche chez nous et un verre dans notre cantine auront permis de finir la journée de bonne humeur.
Pour la tourista, c’était une fausse alerte !

Moutonlocauste

Comme c’est férié inutile de se dépêcher, et nous nous levons donc sans réveil. Nous nous dirigeons ensuite vers chez nous. Les rues sont quasiment vides et les rassemblements de moutons ont tous exhaustivement disparus. Il reste éventuellement quelques bêtes par-ci par-là, mais c’est plus de l’ordre de la fin de série que de la qualité premium.
Comme en Martinique pour le cochon, le mouton et sa dissection c’est une affaire d’hommes. Nous passons devant une scène très significative le long d’une rue, une demi douzaine de moutons, pendus chacun à un arbre et chacun à la même étape du dépeçage. Il est donc possible d’estimer le niveau de retard pris par cet autre mouton dont la queue frétille encore malgré le poids de deux hommes et la quantité de sang qui se déverse dans une bassine.
Notre objectif de la journée est de récupérer un meuble d’occasion qui pourra servir soit dans l’entrée soit dans la salle à manger. Ceci dépendra de sa taille exacte et de son allure, tant il est difficile de se rendre bien compte sur une photo. On a comme d’habitude la première partie des indications jusqu’au terminus de bus « et après vous m’appelez directement et je vous guiderai ». Alors oui le bout de la rue principale, on sait, c’est pas loin de là où on habite. Mais pas de terminus de bus notable. En lieu et place nous avons un troupeau de bovins épars. J’imagine qu’il s’est échappé car ils ne sont tenus par aucune corde, et semble divaguer dans la rue sans but et sans personne pour les guider. J’arrive enfin à avoir notre vendeur au téléphone, et nous nous faisons téléguider, faisant fi de l’absence de terminus, nous prenons la contre allée, puis continuons jusqu’au bâtiment vert et rouge, et en tournant bien avant celui-ci jusqu’au mur de l’aéroport.

Dans l’entrée nous croisons un autre boucher occasionnel avec son mouton ou du moins ce qu’il en reste.
Salamata nous accueille et nous montre le buffet. Comme ce n’était pas visible sur la photo il est bien plus grand que ce à quoi nous nous attendions. Il est même possible qu’il ne rentre pas dans la voiture (logan break quand même, hein ho)
Nous commençons le démontage en espérant que ce soit bon et tout comme un taxi ça passe. Juste mais ça passe, avec la tête de Céline qui embrasse le parebrise et la planche du haut qui touche la portière arrière, mais ça passe. Heureusement que l’on a pas du traverser tout Dakar avec le chargement.

Le démontage est méticuleux et il était important de bien observer quelle pièce va où. Le montage est plus rapide, et notre nouvelle acquisition trône fièrement dans notre salle principale, il a même déjà adopté l’esprit de la maison avec son premier jeu. Bonus points à ceux qui trouvent lequel.

Notre cantine étant fermée, le repas est frugal, une pâte d’amande et un morceaux de pain… youhou c’est la Tabaski.

 

 

Un samedi à Dakar

Ce week-end ne signifie pas que repos. Nous avons besoin d’un certificat médical, de matériel électroménager et il faut changer le barillet de la porte. Après un intense brainstorming et l’utilisation d’un plan papier pour optimiser les allers et venues entre Ouakam, la corniche et le sacré cœur, nous commençons avec la récupération du barillet. Ensuite nous nous dirigeons en prenant la corniche vers le centre médical. Visible depuis la route pas de piège. Comme nous nous étions informés la veille, il faut faire une radio des poumons avant d’aller voir le médecin. Un peu d’attente, un peu d’ennui mais pas d’anicroche. Nous en profitons pour lire la presse où l’on apprend qu’un politicien a détourné quelques millions, mais a une explication en béton car il était sous l’emprise d’un sorcier. C’est un peu caricatural car il n’y avait que cet article dans ce goût là.
Les certificats fièrement acquis grâce à notre pleine santé nous nous dirigeons vers Ngor pour y trouver le magasin LG. Le magasin est tenu par une nord africaine moribonde et de son acolyte plus grand plus sec et plus foncé. Tous les deux au service d’une cliente qui, nous l’apprendrons plus tard , vient se renseigner pour le 5 eme fois consécutive pour l’achat d’un four micro-ondes. Pour nous c’est bien plus vite réglé. Un frigo une cuisinière une machine à laver. On a déjà vu les prix et on sait à quel niveau de remise s’attendre. Aussitôt le devis devisé, visé et la facture est lancée. On a même une bonne surprise avec le frigo qui coûte encore moins cher qu’annoncé. Alors bon pour la livraison c’est peut être lundi mais vaut mieux pas y compter parce que c’est Tabaski ou plutôt « stase » baski tant on a l’impression que l’ensemble de l’Afrique de l’ouest va être immobilisée pendant la semaine prochaine.

Nous nous rendons à pied chez Orange pour payer Internet. Au passage, on en profite pour recharger nos téléphones et mettre en place nos comptes Orange Money… article à venir. Tout à coup, le téléphone de Céline sonne et annonce la livraison imminente des meubles. En bonne européenne, je laisse tout en plan, je saute dans un taxi (à Dakar c’est facile comme dans les séries américaines) et j’arrive à l’appartement… juste à temps pour attendre 3h ! Nous voici ainsi divisés en 2 groupes de 1. Pendant que Céline se dépêche de ne rien faire en attendant la livraison, Lucas participe à une activité trépidante d’attente que le nouveau saisisse derechef pour la troisième fois le dossier. Une fois sur papier une fois sur l’ordinateur et une troisième fois sur l’ordinateur en demandant plusieurs confirmations et conseils à son collègue de la table d’à côté mais par téléphone. Genre personne n’a vu qu’ils se parlaient entre eux.
De retour à l’appartement nous partageons notre attente en attendant.
Les livreurs arrivent dans une camionnette blanche qui a sûrement connu son baptême en même que le « yellow submarine ». Ils déposent l’ensemble des cartons et laissent l’un des leurs dompter les meubles en kit en 1h à peine.

Toi qui nous connais, tu sais que l’une de nous deux a une horloge dans l’estomac mais cette fois, les 2 estomacs sont coordonnés. Vers 16h, on file dans ce qui est en passe de devenir notre cantine, le Protea. On y vient pour le Wifi on y reste pour les brochettes. Youssouf nous reconnaît, nous discutons avec une autre employée et un client Alain qui s’avère être un cuisinier branché en train de développer son réseau. Lucas prend son contact : c’est un client potentiel pour un développeur.
Avant de reprendre la voiture, on achète le barillet pour la porte et on pousse un peu plus loin pour découvrir la plage secrète ( que l’on ne savait pas secrète). Un coin sympa pour aller manger du poisson près de chez nous.