Dimanche c’est le dernier jour avant la reprise alors il est temps de faire un peu une pause.
Direction l’île de Gorée. Et oui toi qui nous connais, tu sais que nous sommes partis aux aurores. La première fois que nous avions essayé de partir sur l’île de Gorée, nous étions encore chez Margo et le projet avait été foudroyé dans l’œuf par la météo trop menaçante. Mais cette fois c’est bon. Après un voyage en taxi non mémorable nous arrivons au port.
Après quelques minutes d’attente nous obtenons nos billets en plein tarif car nous n’avons pas encore nos cartes de résidents.
Durant la courte traversée nous rencontrons un guide qui nous propose de nous faire visiter l’ile. A cette heure matinale, les seules personnes qui effectuent la traversée sont des travailleurs.
pro tips: En arrivant à 7 heures, l’office du tourisme n’est pas encore ouvert et n’est donc pas en mesure de vous faire payer la taxe de 500cfca obligatoire.
Nous enchainons donc rapidement sur la visite guidée par « Wat » et son flot alternatif. Il utilise différentiellement deux intonations: une pour le côté histoire et une autre pour la discussion plus spontanée. Habitant de l’île, il en connait beaucoup. Et il est ami avec la plupart des habitants y compris les animaux auxquels il s’adresse malgré leur mutisme animalier. Tout comme Yakari, il interpelle durant la balade un chat gris, un chien, des oies, et le pélican.
Nous avons fait le tour de l’île au rythme des dates et des différents envahisseurs du territoire: portugais, français, hollandais, anglais. Malgré l’appartenance de l’île au patrimoine de l’UNESCO, plusieurs bâtiments sont en piteux état, des squats sont en place.
Le but principal de cette visite est la « maison des esclaves ». Ou plutôt « une » maison des esclaves. En effet il s’agit d’un exemple, mais on apprend vite qu’il y en avait de nombreuses comme celle-là.
Nous sommes à l’ouverture et nous pouvons parcourir le bâtiment sans la foule. Au rez-de-chaussée les différentes cellules qui séparaient les femmes, les enfants, les hommes et les hommes pas encore assez lourds et sous les escaliers, un cachot pour les récalcitrants.
A l’étage c’est plus faste et bien aéré, et une belle vue sur l’océan. Plusieurs posters et quelques objets retracent en partie l’histoire de l’esclavage.
La visite commence une fois le bâtiment rempli de touristes. Le guide n’est pas en mesure de faire faire le tour des cellules car il y a trop de monde. Nous restons donc en bas de l’escalier et nous l’écoutons à travers son micro et sa sono. Assez peu d’informations supplémentaires par rapport à ce que l’on a déjà pu apprendre dans le très bon documentaire d’arte:
https://boutique.arte.tv/detail/les_routes_de_l_esclavage
Vu l’afflux de touriste sur l’île nous croisons évidemment des marchands. L’un d’eux essaye de nous vendre bracelets et colliers. Nous voyant méfiant il nous apprend le moto des vendeurs sénégalais: « on est collant comme des mouches, mais on ne pique pas comme les moustiques ».
Après un repas rapide pris en terrasse, nous reprenons le bateau dans l’autre sens et rentrons dans nos pénates.