Une journée dans les méandres de l’administration sénégalaise (2ème partie)

Il est 14h30.
Je repars chercher mon récépissé à la police des étrangers en passant par le lycée car je dois donner mon certificat de résident à Mr Ba qui ira lui à l’APIX pour récupérer mon NINEA pour que je puisse payer mes impôts. Alors je vais pas entrer dans tous les détails concernant l’APIX et le NINEA…. Si cela intéresse quelqu’un, je les lui donnerai dans un message privé.
Gentiment Mr Ba fait un détour et m’emmène à la police des étrangers. Il me propose de m’attendre mais je lui dis que cela peut durer longtemps. Je rentrerai en taxi.

Je récupère donc mon papier tamponné et demande au policier présent si ma carte de résidents est disponible (cela fait un an et demi que je l’attends). « Allez voir au bureau 4 ». Je suis donc le flux des personnes sortant du bureau pour trouver facilement le bureau 4. Dans une salle d’un peu plus de 10m² se trouvent 3 préposés aux cartes et 3 personnes demandant leurs cartes. Alors il semble y avoir une organisation mais toute personne non sénégalaise ne peut la comprendre.

Je m’adresse donc au 1er policier en lui demandant ma carte.
« Quelle est ta nationalité ?
-Française.
-Attends »

Ok, je patiente. Et c’est là que j’aperçois une étagère remplie de cartes qui n’attendent que leurs propriétaires. Je commence à prendre peur. Cela va durer des heures…. Ah non, les cartes sont quand même rangées par nationalité et même par sexe pour les français.

Le préposé prend donc le paquet correspondant à ma demande. Une par une, il me montre les photos… Après quelques minutes, je me reconnais. Super, je vais pouvoir repartir.
Que nenni ! Il m’indique que je dois donner cette carte aux 2 policières qui sont à un mètre de lui.
Je donne mon récépissé, ma carte et j’attends. La 1ère semble noter des informations dans un grand cahier quand soudain elle dit, « vous êtes étudiante ? ». Je pense qu’elle s’adresse à ma voisine qui ne semble pas être étudiante. Blanc…. Cette question s’adresse à moi. Je lui réponds que je suis professeur. Je sens que ce n’est pas cette réponse qu’elle attend. Sa collègue me dit :

« S’ils se sont trompés, ça va être long pour refaire la carte…. Vous étiez étudiante quand vous avez posé le dossier ?
-Oui, dis-je d’une toute petite voix.
-Assieds-toi là et mets l’empreinte de ton pouce ici. Il est où le tampon encreur ? »

Je me retrouve avec un pouce noir et un flacon qui ressemble à du gel hydroalcoolique. J’appuie dessus mais le liquide qui atterrit dans ma main ne ressemble pas à ce que j’attendais. Je regarde en détail…. C’est écrit en allemand… Incongru… L’inscription indique que c’est un savon pour la toilette intime. Je manque de prendre un fou-rire mais je le réprime. Les Sénégalais peuvent être susceptibles et ils ont toujours ma carte. C’est bon, je peux partir ? NON…… Direction le bureau 104 pour faire tamponner la carte et toujours aucune indication sur le lieu. Ca doit être à l’étage.

Et me voilà repartis à attendre devant un bureau. La file s’allonge. Soudain le préposé fait entrer la personne devant moi, tamponne sa carte et fais de même avec moi.

« Redescends au bureau 4. »  

C’est ubuesque. Je pense à ce moment à Astérix dans les 12 travaux d’Astérix. Est-ce un sketch ?

Finalement la dernière étape consiste juste à apposer un dernier tampon.
Je peux y aller…… et j’ai une carte où ma profession est étudiante…. Sympa à 42 ans !

Bilan de la journée : j’ai obtenu tous les papiers souhaités avec de la patience.

2 réflexions sur « Une journée dans les méandres de l’administration sénégalaise (2ème partie) »

  1. Alors cest la fameuse carte niveau 72 du jeu de Lucas dans un de vos premiers messages ? Celle qu’on n’a jamais ? Dans ce cas bravo !!!!!
    Bises aseptisées et confinées à vous 2.

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