« Le Sénégal est sale ». Plus qu’un mauvais slogan c’est une réalité. Difficile de ne pas se dire qu’il faudrait faire quelquechose. Trois ans ici sans se bouger pour améliorer la situation n’étaient pas envisageables. Donc quand aujourd’hui, nous avions le choix entre la journée du patrimoine, la journée mondiale du logiciel libre et la journée mondiale de nettoyage de la planète nous avons fait un choix engagé.
Au lieu de mettre nos beaux habits pour aller visiter la résidence de l’ambassade de France, nous avons enfilé vêtements longs, chapeau et gants pour aller nettoyer la plage de Ngor. L’événement est organisé par plusieurs associations : SaveDakar (https://savedakar.org), zéro déchet …
Nous arrivons à 9h pour écouter la fin de l’explication sur l’organisation. La plage ne nous semble pas spécialement sale…. en fait, la partie touristique a déjà été nettoyée. Nous repérons Laëtitia, Éric et leur chien Samoussa qui contrairement à nous semblent avoir suivi le début du discours formateur. Rapidement, nous formons un groupe de quatre complété à six. Ils ont dans l’idée de s’éloigner de la plage pour nettoyer un bord de mer jamais entretenu.
C’est juste en partant vers notre objectif final que Céline superstar se fait reconnaître par une de ses collègues de maths qui elle fait partie de l’équipe de plongeurs.
Notre escouade est dirigée par Laëtitia : un mètre soixante cinq de métissage sportif, couronné par un fichu orange qui retient des fines dreadlocks. Son compagnon Eric, un bounty inversé, est instit’ depuis un an à Dakar et a pas mal baroudé dans les DOM-TOM. Samoassa est un chien créole arrivé de la Réunion. Les deux dernières dont nous ne connaissons pas les prénoms sont respectivement une quadragénaire équipée de tongs et d’un chapeau de paille fêtant son anniversaire aujourd’hui et une jeune femme qui ne détonnerait pas sur le tournage des Anges de la télé-réalité.
Ce vaillant équipage, une fois muni de sacs de riz vides orange, s’est faufilé dans les ruelles de Ngor pour arriver sur un coin de mer aux airs de décharge. L’idée de ramasser le plastique ici est difficile à concevoir tant l’environnement est sale. Nous ne sommes pas équipés de combinaisons !
Nous poursuivons un peu plus loin pour arriver sur notre champ de bataille. La mission, puisqu’on l’a acceptée, est de récupèrer le plastique dur. Bouteilles, bidons doivent être rassemblés et dénombrés. Laëtitia en charge du comptage nous dit de lui transmettre les informations lorsque nous arrivons à dix items. « Ben oui mais non je suis déjà à 26 là » . Il est donc décidé que l’annonce se fera à 50.
Au début seuls, nous sommes vite rejoints par un enfant qui commence à nous aider. Un groupe de jeunes garçons s’est ensuite formé pour nous observer. Allant à leur rencontre, nous leur faisons comprendre qu’ils peuvent nous aider ce qu’ils font de bon cœur. Notre petite escouade se retrouve donc rapidement épaulée par un bataillon de petites mains sénégalaises. Tant et si bien que notre stock de sac de riz arrive à épuisement bien avant nous.
Notre action même si elle n’améliore pas significativement l’état de la plage, ne passe pas inaperçue par les riverains. Plusieurs discussions se sont engagées. Tout ceux qui sont venus sont conscients du problème. Deux facteurs ressortent. D’une part l’attitude de la population et d’autre part le manque de volonté politique.
Les discussions n’en sont pas stériles pour autant. Un togolais a décidé de rejoindre l’association et de prendre contact avec le maire de Ngor même si au départ cela lui semblait inutile. L’habitante de la dernière maison au bord de la mer apprend que le plastique dur est racheté 75cfca le kilo.
Une fois les sacs remontés il ne reste plus qu’à attendre la charrette qui ne vient pas. Eric donne une bouteille de coca à notre bataillon. Ils boivent chacun à leur tour dans un gobelet en plastique…. que l’un d’entre eux finit par jeter par terre par réflexe. Il est immédiatement réprimandé par nous et le gobelet finit à la poubelle.
Nous retrouvons notre chemin dans le dédale des ruelles pour rejoindre la plage puis notre voiture.
Our two cents
coucou à vous deux,
toujours bien intéressant. Au moins vous découvrez une nouvelle vie.
Une question: Peut-on imprimer quelques articles pour Papi?
Bises
Kikou
Coucou,
Tu peux imprimer les articles en faisant fichier imprimer et normalement ça devrait marcher.
Si tu as un soucis, dis-le nous.
Bises