On nous avait prévenu, l’eau ça ira vite, l’internet ça ira, mais la Senelec, ce sera long. Et ce le fut.
Dès le bail signé nous sommes allés à l’agence Senelec dont nous dépendons avec tout le nécessaire.
L’agence se divise en deux parties.
La première est une grande salle d’attente munie d’une centaine de sièges inoccupés. D’après nous, elle était plus remplie avant la mise en place des compteurs woyofal qui permettent de payer à distance.
La deuxième partie est un peu plus chaotique, elle est séparée de la première par un passage qui ne serait pas contre une visite de Valérie Damidot. Enjamber la marche n’est pas un problème tant que l’on pense à ne pas se prendre les pieds dans les câbles réseaux qui se sont échappés de leur goulotte. La cerbère des lieux est une jeune femme aux longs cheveux lissés artificiels, et affublée d’une acolyte relativement inactive. Elle nous somme de nous assoir et d’attendre. Le reste du lieu reste inexploré pour le moment.
A notre tour nous lui fournissons les explications et les documents nécessaires. Nous avons tout de même besoin d’un coup de fil à un ami (i.e. Martine de l’agence immobilière) pour obtenir le numéro de police de l’ancien locataire. Elle nous explique le protocole:
-nous devons coller sur le compteur un papier à destination du technicien
-technicien qui nécessite également notre présence lors de la première visite « attention si vous êtes pas là ce sera plus compliqué et il devra repasser plus tard »
-nous devrons revenir à l’agence pour payer le compteur
-une deuxième visite de technicien aura lieu pour installer le compteur
-des autres choses qu’on n’a pas comprises
Intelligemment Céline a la présence d’esprit de demander du scotch parce que le papier fourni ne tiendra surement pas avec la puissance des prédicateurs des taxis. Nous nous rendons dans notre futur chez-nous et cherchons les compteurs. Grâce à Mamadou le gardien (disparu depuis la Tabaski) nous débusquons quatre compteurs et collons le papier sur deux d’entre eux en espérant viser juste. Il est effectivement impossible de savoir à quel appartement correspond quel boitier.
Quelques jours plus tard, faute d’appel de la Senelec pour la première visite nous décidons d’y retourner pour faire avancer les choses. La cerbère nous reconnait maintenant et esquisse un sourire. Elle nous explique que les techniciens changent de locaux et que en plus » c’est la Tabaski la semaine prochaine vous comprenez ». Elle nous fournit un numéro de téléphone pour appeler directement. Nous l’utilisons dès le lundi 20 sans succès. La seule information étant que si lundi prochain personne n’est passé il faut retourner à l’agence.
Contre toute attente nous recevons un appel le samedi 25 alors que nous étions dans notre cantine Protea. Un appel à la Sénégalaise d’une personne qui ne se présente pas et attend que l’on devine qui c’est et pourquoi il appelle avec nos super pouvoirs médiumniques. Comme nous ne sommes pas encore équipés de ces pouvoirs, Lucas, après quelques escarmouches verbales, arrive à deviner ce dont il s’agit. Et nous nous précipitons donc à la maison car il ne faut pas rater le passage du technicien qui était vraiment tout proche, la preuve il est arrivé seulement une heure après.
Deux groupes de un. Lucas reste en bas pour voir comment ça se passe avec les compteurs et Céline reste en haut pour voir si l’électricité passe.
Alors d’abord je vois qu’il n’est pas du tout nécessaire d’avoir une clé spécifique pour accéder aux compteurs vu que la boite en plastique qui les protège n’est pas vissée. Ensuite j’observe le technicien tester si le courant passe tout simplement en dénudant les fils, et en touchant les fils comme un vulgaire voleur de voiture. Finalement nous obtenons l’électricité chez nous.
Mais le technicien nous précise que cela ne va pas durer longtemps et qu’il faut aller récupérer un « clavier » pas avant mardi et payer.
Le mardi donc nous retournons à l’agence. Passons de nouveau devant notre amie la cerbère qui nous indique qu’il faut faire un contrat maintenant et donc voir avec le « gars du bureau là » à demi debout et la main montrant vaguement en direction des bureaux derrière. Le contrat en poche nous allons payer nos 4000cfca puis allons récupérer le « clavier » dans un autre bureau. L’employé, au niveau de nonchalance « expert », met plusieurs minutes à dégotter notre clavier. Il nous répète plusieurs fois qu’il n’est plus en charge de la partie suivante. C’est à dire l’activation du compte. C’est sur que si c’était lui ça irait plus vite… Nous repartons en espérant avoir l’électricité mercredi matin.
Ce ne fut pas le cas. Retour à la Senelec aux aurores où nous sommes rebasculés de la cerbère vers le bureau là-bas pour retrouver notre champion de la nonchalance. Nous entamons donc un combat de « ne rien faire » avec la ferme intention de le gagner. Hors de question de repartir sans notre compte activé. Entre deux appels, il prend son petit-déjeuner. Céline n’a jamais vu quelqu’un manger si lentement. Nous continuons d’attendre, avec nos réserves de sièges: des biscuits, de l’eau et des séries téléchargées sur netflix. C’est lorsque nous sommes sur le point de commencer la deuxième saison de Casa de Papel que le téléphone sonne alors qu’il s’était absenté pour régler la climatisation. Il revient et sentant le combat perdu se met à chercher des solutions. Nous repartons après plus de deux heures vainqueurs.
Reste à tester si tout est en ordre et … oui.
Toi aussi tu as trouvé cet article long ? c’est normal.
Je me souviens que tu avais trouvé que je mangeais très lentement Céline :p
Quelle histoire, EDF c’est Flash coté !
Alors le lien pour la maison qui rend fou (voir article du 26 août) ne serait pas mal non plus ici. Vous êtes trop forts vous avez employé la même stratégie qu’Astérix : les battre avec leur propre méthode. Faut que j’essaye avec ma société d’entretien de chaudière…
Si je résume : appartement, eau, électricité… Vous allez vraiment devenir fréquentables et visitables…
Tu es super rapide par rapport à lui ! J’avais l’impression que je voyais un film au ralenti lorsqu’il mâchait son pain.