En juillet, avant de partir, je suis allée faire un tour chez le dentiste afin d’éviter d’en chercher un trop rapidement à Dakar. Eh oui, pour ceux qui ne savaient pas, j’ai (très) peur d’aller chez le dentiste (merci Papa pour tes anecdotes quand tu étais enfant 🙂 et merci au docteur Ropers qui nous a soigné (?) dans notre prime jeunesse).
Mais il y a 2 semaines, une dent a commencé à me faire mal. Ma 1ère réaction a été de faire l’autruche : ça va passer tout seul (vous vous reconnaissez…). La douleur étant intermittente, j’ai encore attendu une semaine mais mon cerveau cartésien me disait d’agir (« une dent ne se guérit jamais toute seule »… vous l’entendez la petite voix). Bref, voulant éviter que la situation ne s’aggrave, je suis allée voir Corine, la secrétaire du proviseur, qui m’a toujours donné de précieux conseils (médecin généraliste, taximan fiable…). Le nom tombe : docteur Richa, libanaise, proche du lycée. Dans la foulée, j’ai appelé pour prendre un rendez-vous. Contrairement à la France, la plupart des spécialistes donne des rendez-vous en moins d’une semaine. Lundi 7 décembre à 10h30 : la date tombe.
Je pars inquiète avec un peu d’avance car je ne connais pas les embouteillages à cet horaire. J’arrive donc en avance sans me perdre. Je sonne et entre dans une pièce qui fait office d’accueil et salle d’attente. La secrétaire m’accueille, me demande mon nom, mon prénom et mon adresse et là elle note les renseignements sur une fiche. On est bien au Sénégal . Pratiquement aucun document n’est informatisé. Je vais m’assoir en face de BFM télé qui tourne en continu sur les gilets jaunes. J’observe avec attention la salle d’attente qui ressemble à celles déjà rencontrées en France (de nombreuses décorations de Noël, des magazines et 2 patients avant moi).
Après 3/4 d’heure d’attente et d’angoisse (j’exagère un peu), l’assistance de la dentiste m’appelle. Je rentre dans un cabinet qui ressemble à celui du mois de juillet. La dentiste me demande la raison de ma venue et m’installe sur le fauteuil. Elle regarde comme tous les dentistes avec un petit miroir et, ne voyant rien, me fait passer un jet d’air sur les dents. Soudainement, la dent arrière droite me fait très mal. Je lui indique et repasse le jet pour être sûre que je ne me trompe pas. Oui, oui, j’ai mal ! C’est bien là !
Elle décide donc de faire une radio et ne révèle aucune carie. En revanche, elle m’explique que l’amalgame est très proche du nerf ce qui peut expliquer la douleur. Elle prend le temps de me montrer la radio en m’expliquant que 2 solutions s’offrent à moi : enlever l’amalgame et faire un pansement pour voir si cela va se reproduire ou dévitaliser la dent.
Elle me demande si je souhaite faire le soin tout de suite ou si je préfère prendre un second rendez-vous. L’heure de mes cours approchant, je décide de prendre un rendez-vous jeudi 6 à 10h30.
Rebelote 3 jours plus tard. Arrivant dans le cabinet, docteur Richa me demande ma décision. Je lui dis que je vais me fier à son avis. On dévitalise. Mais avant, un petit jet d’air pour vérifier que j’ai toujours mal. Oui, ça fait toujours mal. C’est parti pour au moins 30 minutes de soin. Elle m’endort et là, on ne lésine pas sur l’anesthésiant : 2 seringues. Autant vous dire que je ne sens rien. La fraise entre en action. L’assistante sait exactement quand elle doit agir. Pendant ce temps, la dentiste commence la dévitalisation des racines en m’expliquant que cette dent doit avoir 3 ou 4 racines : une principale et les autres fines. Elle utilise donc de fins forets qu’elle manipule à la main (et non avec un instrument électrique).
Soudain l’envie de tousser me prend. Je lève la main gauche comme convenue et elle retire les objets présents dans ma bouche. Je tousse et c’est reparti… mais je sens un petit malaise. Elle m’indique qu’elle va refaire une radio. Le verdict tombe : un morceau du foret s’est cassé dans une de mes racines très fines lorsqu’elle l’a retiré rapidement. Et merde ! Elle décide donc de l’enlever de manière expérimentale. Elle semble maitriser la situation mais ça prend du temps. Radio puis re-radio et enfin le morceau a disparu. Elle continue ensuite les soins.
A la fin de la consultation, elle prend le temps de m’expliquer ce qu’elle a exactement fait avec, comme support, les radios puis s’excuse de ce contre-temps. Rendez-vous dans une semaine pour terminer le travail. Je repars donc rassurée avec la bouche endormie pour encore 2h.
Ouh rien que le titre me fait frémir…
Pas d’avertissement genre « interdit aux phobiques dentaires » ?
Je vais peut-être tenter de le lire mais je vous en voudrais si je fais des cauchemars…
Alors là je confirme, interdit aux phobiques dentaires… J’ai réussi à aller jusqu’au bout de l’article, en regrettant immédiatement la dizaine de Haribo que je viens de gloutonner…
Et d’abord : si c’est vrai que les dents ça se soigne tout seul sans avoir besoin d’aller chez Dracula (pour les non initiés je vais dans le même cabinet que Céline où les dentistes sont roumains, avec l’accent du savant fou dans n’importe quel film d’horreur et en plus il y en a un qui s’appelle Vlad…) Hein ? Si, allez, pas besoin d’y aller tout le temps… Non ?
Je sauterai l’article du prochain rdv. Promis vous m’emmènerez pas visiter le cabinet du vilain dentiste quand je viendrai ?