Un vendredi à Simal

La veille, nous avons décidé d’aller pêcher. 

En guise de réveil matin,   nous avons droit à un concert ornithologique. Petit déjeuner les pieds dans l’eau vers 7h30 avec omelette, jus de bissap et confiture locale. Nous observons de nombreux oiseaux dont nous ne connaissons pas les noms. Il faudrait un livre sur les oiseaux du Sénégal. Lucas en demande un au bar mais comme beaucoup de choses ici, la transmission est orale et c’est le responsable qui fait office de Wikipedia personnifié.

Nous lui décrivons donc les quelques oiseaux que nous avons pu observer et les noms fusent : « tisserin, aigrette dimorphe, tourterelle du Cap, merle métallique à longue queue ».

Il est l’heure d’embarquer. Nous sommes 10 dans la pirogue : un couple de landais, une grand-mère avec sa petite fille accompagnée de son oncle, de sa tante et d’un guide nommé Wali et le pêcheur muni de son extraordinaire chapeau.

Pendant le trajet qui mène au spot de pêche, Wali prend la parole pour ajouter à notre liste le héron centré, l’aigrette blanche et le pélican. Il nous explique que la mangrove a complètement été détruite par l’homme et cela a eu pour conséquence la disparition de nombreux poissons, des champs incultivables et les terres inondables. Début 2000, une association a sensibilisé les populations en diffusant des films documentaires. Les habitants ont pris conscience de l’importance de cette végétation et ont commencé à replanter des palétuviers. Ces actions collectives nous permettent 15 ans plus tard de parcourir une mangrove jeune mais dense.

Nous arrivons sur notre coin de pêche. Une fois les 2 ancres jetées, nous nous munissons de « canne à pêche » et de crevettes en guise d’appât. Les cannes à pêche sont très courtes, très épaisses et le fil est entouré autour. En fait, il s’agit d’un fil de pêche enroulé autour d’un bout de bois assorti d’un hameçon et d’un plomb. Lançons nous ou plutôt lançons les.  Nos expériences cumulées de pêcheurs sont insuffisantes. Nos appâts sont irrémédiablement dépouillés sans que l’hameçon accroche quoi que ce soit. L’expérience du pêcheur seule lui permet de compléter notre bestiaire aquatique : un thiof, une carpe noire et d’autres carpidés. Il enchaîne prise sur prise alors que l’ensemble des touristes « se fait bouffer la crevette ». 

Papas, si vous aviez été là, vous auriez au moins pris des thiofs !

Pendant toute la durée du voyage, Christelle, la landaise, a été malade mais a fait montre d’un courage exemplaire sans jamais se plaindre.

Bilan : 8 pour le pêcheur, 0 pour les touristes.

La pêche, c’est pas héréditaire !

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