Pinpin le grille-pain a vécu 7h dans notre appartement. Après 2 mois de longue attente, seul, dans un carton, entouré d’une bouilloire hautaine, d’une machine nespresso prétentieuse et de casseroles débiles. Au bout de 40 jours en mer sans personne pour lui mettre du pain à griller, Pinpin arrive au port. Il attend alors encore plus de dix jours en triste compagnie. Enfin après ce long calvaire le carton est déballé. Pinpin revoit la lumière crue du soleil. Mais horreur il n’est pas adapté à la guerre qui se joue ici. Toute trace de nourriture doit être hermétiquement isolée, or Pinpin le grille-pain contient de nombreuses miettes de pain presque impossible à éradiquer. Il doit être réformé. Et promptement rapatrié en France.
Alors on est rentrés vite en France. Sans sourcilier, on a pris un avion chez corsair et nous atterrissons à Paris.
Paris, comme tout le monde sait, la ville qui sent le pipi.
Et nous prenons les contrastes de plein fouet.
Inévitablement le contraste thermique. Parce que notre déménagement est arrivé le jour même de notre redépart.
Donc pas le temps d’y extraire des vêtements supplémentaires. Quand le commandant de bord annonce 5 degrés celsius … c’est chaud … enfin moins chaud.
Ensuite vient le contraste sur la route. Ici les voitures sont rutilantes. Chaque véhicule est une publicité grandeur nature pour sa propre marque.
Pas de rafistolage visible, ni de taule redéformée et encore moins de klaxons intempestifs.
Ce qui s’explique probablement par le contraste comportemental. Les usagers de la route en bons automates ne prennent pas d’initiative.
Tout est codifié à tel point qu’on ose imaginer comment réagiraient les conducteurs si un troupeau de bœufs apparaissait en contre sens.
Je ne serais pas surpris dans ce cas de voir se propager une erreur 500 sur tous les tableaux de bords.