Aujourd’hui, nous voici reparti à la police des étrangers.
Au départ, j’étais déjà stressée. Aura-t-on tous les documents ? Vont-ils nous faire une leçon de moral ? Va-t-on attendre des heures ?
En arrivant, nous remarquons que la stère de documents a été coupée/collée dans une salle adjacente.
Bref, après une attente correcte, le même policier nous accueille. Il nous ignore quelques instants en regardant son calendrier. Prévoit-il ses vacances ? Nous ne le saurons jamais.
Mon cas parait simple mais il nécessite malgré tout 30min pour remplir un document et coller 3 photos d’identité sur la même page. C’est à ce moment là que je sens Lucas se crisper. Le policier découpe les photos et jette par terre le blanc autour de celles-ci. Fausse alerte : Lucas n’intervient pas.
Son cas est plus compliqué : il n’a pas de travail au Sénégal. Lucas tente d’approfondir le sujet mais on sent que le policier ne connaît pas la législation par cœur. Il lui demande qui le « prendra en charge ». La réponse le déstabilise : c’est moi.
Avec un petit sourire, il nous indique qu’au Sénégal, une femme peut rester à la maison mais qu’un homme doit travailler. Bref, il faudra revenir quand ma carte sera établie pour que Lucas pose son dossier.
Nous voici debout prêts à partir quand j’entends Lucas dire au policier :
« Je vous amène la poubelle qui est à côté de l’autre bureau comme ça c’est plus pratique pour les papiers »
Je suis tétanisée comme un lapin pris dans les phares qu’un camion : incroyable, Lucas est en train de faire une leçon de moral, avec le sourire, au policier.
J’attends la suite ne voyant pas la réaction de l’agent car je lui tourne le dos.
Je vois Lucas lui apporter la corbeille à papier. Aucun cri, aucune remontrance, aucun coup de pieds au cul.
Le policier lui dit aimablement qu’il a déjà une poubelle sous son bureau. Alors pourquoi jeter les papiers par terre pense-t-on ?
Nous quittons la pièce mine de rien même si mon taux de cortisol est au maximum.